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04/09/2017

HAUBOURDIN: Grandeur et décadence des industries de matériaux de construction

Haubourdin s’est dotée de nombreuses industries à partir du début du XIXe siècle. Les emplois y étaient plus nombreux que les habitants, et des milliers d’ouvriers des environs venaient chaque jour travailler dans les usines de la ville. Cette formidable aventure industrielle s’est terminée à la fin du XXe siècle.

L'exploitation de la vaste carrière n'était pas encore entièrement mécanisée en 1920. À droite, le grand four rotatif de 63 m de long destiné à cuire le mélange qui va donner le ciment.
 
La plus importante entreprise de matériaux de construction dont les Haubourdinois gardent le souvenir est la cimenterie. Impossible d’oublier les toits blanchis d’une partie de la ville ou les monuments en granit du cimetière attaqués par les poussières de ciment.

La demande d’autorisation pour l’ouverture de l’usine a été déposée en 1899 pour la fabrication de la chaux et complétée l’année suivant pour produire du ciment. L’usine a été modernisée en se convertissant à l’électricité en 1921. On croit rêver quand on lit dans le Monde illustré de 1923 : «  Le tout a été réalisé afin d’économiser le plus possible la main-d’œuvre tant à cause de son prix élevé, que par sa rareté, dans un centre aussi industriel que Haubourdin ». La production est effectivement importante et, au début du XXe siècle, les produits sont exportés par la mer en Argentine !

Tuiles et sucre
Une autre entreprise emblématique de la commune est la pannerie Bonzel – une panne, dans le vocabulaire local, est une tuile. L’entreprise est tentaculaire. En dehors des produits à base de terre cuite, elle fabrique aussi bien du bleu de céruse que du sucre, distille de l’alcool et cuit, chose rare pour l’époque, du bon pain de froment pour ses nombreux ouvriers. Au milieu du XIXe siècle, elle en emploie de 4 à 500. Elle fabrique aussi de belles briques vernissées et de la céramique encore visible de nos jours sur de nombreuses façades haubourdinoises.

L’énumération ne serait pas complète sans parler des briqueteries de la famille Potié. Auguste Potié, père, et deux de ses fils, Auguste et Georges, respectivement maires de Haubourdin et de Loos, ont été agriculteurs et ont exploité la ferme du Bocquiau et celle de l’abbaye de Loos. Ils ont aussi été industriels et ont possédé successivement deux briqueteries. La première était située près de l’abbaye de Loos. Elle fut arrêtée à la fin du XIXe et une autre fut ouverte entre la rue des Lostes et le quartier des Oliveaux. À cette époque, il était en effet plus facile de déplacer la briqueterie quand la couche d’argile destinée à la fabrication des briques était épuisée !

Source La Voix Du Nord  par Jules Dujardin

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