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17/07/2017

Ecrans de sous-toiture : le succès des HPV confirmé

La conception des systèmes de couverture a évolué notamment pour valoriser les combles sous toiture alors que les écrans sous-toiture forment aujour'hui un marché mature.

Contribuant à la performance énergétique d’un bâtiment et supprimant tout risque de condensation dans la charpente, les écrans souples de sous-toiture sont destinés aux constructions dont l’altitude est inférieure à 900 m, pour des locaux à faible ou moyenne hygrométrie.

Entrés récemment dans le domaine des techniques traditionnelles, ils ne peuvent se substituer ni aux matériaux de couverture ni aux membranes d’étanchéité complémentaire en climat de montagne.

Ils participent à la protection des toitures inclinées en petits éléments (tuiles et ardoises essentiellement) et évitent la pénétration de neige poudreuse, de suie ou de poussière. Ils ont aussi d'autres fonctions, telles que la protection des isolants et l’amélioration de l'étanchéité à l’air.

Il s’agit d’un marché qui a beaucoup souffert de la crise répétée dans le bâtiment, mais aussi d’une guerre des prix féroce. Ainsi, les professionnels s’accordent à dire que le prix d’un écran il y a 10 à 15 ans était sensiblement le double de celui pratiqué aujourd’hui…Et dans ce cadre, toutes les familles de produits ne sont pas à égalité.

Le succès grandissant des HPV

Les écrans traditionnels non-respirants rendent indispensable l’aménagement d’une lame d’air ventilée en sous-face de la sous-toiture. Cette famille de produits fait aujourd’hui les frais des nombreux avantages des membranes respirantes, les écrans HPV (soit « Hautement Perméable à la Vapeur d'eau »), qui sont beaucoup plus efficaces en termes de confort et de performance thermique.

Parfaitement étanches à l’eau, ils permettent une mise en œuvre au contact direct de l’isolant thermique. Qui plus est, pour une même épaisseur d’isolant, un écran HPV permet, grâce à la suppression de la lame d'air, d’économiser 2 cm d’espace habitable supplémentaire, soit près de 1 m2 au sol pour une maison de 120 m2.

Grâce à tous ces atouts, ils sont très fortement recommandés par les maîtres d’ouvrage et font l’objet d’une application systématique sur les chantiers. Enfin, bien qu’ils n’aient pas été rendus obligatoires par le législateur, ils constituent aujourd’hui un marché mature.

Les critères de choix
Chaque produit possède des caractéristiques qui lui sont propres, à adapter en fonction du type d'isolation et des conditions climatiques. Les écrans HPV font l’objet d'une certification de marque Certifié CSTB Certified EP14 « Ecrans souples de sous-toiture » et d'un classement de performances EST, qui guident les règles de pose et correspondent à leur situation dans l'ouvrage :

E : résistance au passage de l’eau de l’écran souple de sous-toiture (E1 ou E2).
S : la valeur Sd, soit la capacité à laisser passer la vapeur d’eau. Cette perméance à la vapeur d'eau sera ainsi Sd1, Sd2 ou Sd3 selon la ventilation ou non de la sous-face de l'écran. Il s’agit d’une caractéristique particulièrement importante de l'écran puisque conditionnant le risque de condensation dans les isolants ou la sous-toiture.
la résistance au déchirement et à la traction TR1 ou TR2 ou TR3, selon la caractéristique du support.Cette résistance mécanique concerne trois entraxes de 45, 60 (le cœur de marché) ou 90 mm.


Hubert Domange, Président de la Commission Communication du SNEST*
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« Le segment des écrans de sous-toiture HPV a globalement mieux résisté que les autres segments dans un contexte marché pourtant compliqué. »

Quel est l’état de santé du marché des membranes en France ?

Hubert Domange : Notre marché est en baisse depuis plusieurs années et la dernière hausse répertoriée remonte à 2012. Cette décroissance continuelle touche globalement tous les segments : les écrans de sous-toiture respirants et non-respirants, les membranes bitumineuses, les pare-pluie et les pare-vapeur.

Sur le marché que représentent les 11 adhérents du SNEST*, cette perte de vitesse a pu varier de -5% à -10-12 % d’une année sur l’autre, ce qui est loin d’être négligeable au regard des évolutions du marché du bâtiment durant les mêmes exercices.

Les écrans HPV ont-ils mieux résisté que les membranes classiques ?

H.D. : Nous constatons, en effet, des disparités profondes dans les familles de produits.Ainsi, le segment des écrans de sous-toiture non-respirants, qui représentait encore 15 % du marché en 2011, ne pèse plus que 3 % aujourd'hui.

Cette forte baisse s'est clairement faite au profit du segment des écrans de sous-toiture HPV qui a globalement mieux résisté que les autres segments dans un contexte marché pourtant compliqué. Il représente désormais plus de 75 % des ventes de membranes (contre 65 % en 2011). Les segments des pare-vapeur (7 à 8 % du marché) et des pare-pluie (5 à 6 % du marché) ont quant à eux connu une plus grande stabilité.

S’agit-il d’un marché essentiellement porté par les règlementations ?

H.D. : Certains textes ont aidé à la démocratisation et à l'essor des écrans de sous-toiture. C'est le cas, par exemple, du DTU 40-21 qui stipule que la densité de fixations des éléments de couverture peut, dans certains cas, être réduite en cas de présence d'un écran de sous-toiture.

Ce même texte indique également que la mise en oeuvre d'un écran de sous-toiture autorise une pose des éléments de couverture à une pente plus faible que celle initialement préconisée. Il faut toutefois noter qu'en général, l'innovation technique a du mal à trouver sa place dans un marché tendu où la guerre des prix prend hélas souvent le pas sur la technicité des produits.

*Syndicat National des Ecrans de Sous-Toiture

Source : batirama.com / Michèle Fourret

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