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10/06/2017

La résurrection de la céramique de Kim Lan

Situé en banlieue de Hanoï, le village de Kim Lan était autrefois réputé pour la production de la céramique. Héritage disparu d’un passé lointain, les villageois ont fait renaître de ses cendres le métier traditionnel. Et l’activité se porte bien.

Le village de Kim Lan n’est pas aussi connu que son voisin Bat Tràng, considéré comme la terre de la céramique de Hanoï. Et pourtant, selon des documents historiques, ce métier s’y est développé bien des siècles auparavant.

D’après des cadres et chercheurs de l’Institut d’archéologie, l’âge d’or de la céramique de Kim Lan remonte aux XIIIe et XIVe siècles. Le village était le centre de production des céramiques de l’ancienne capitale Thang Long.

Puis, au fil du temps, elle est tombée en désuétude. Crise oblige, certains céramistes se sont reconvertis en paysans, tandis que d’autres, tenant à vivre du métier traditionnel, ont migré à Bat Tràng.

Bien que rattaché au district de Gia Lâm, le canal Bac Hung Hai sépare le village de Kim Lan de la partie la plus densément peuplée du district. Ce qui explique la relative tranquillité qui y règne comparé à son alter-ego de Bat Tràng, qui accueille toujours une foule de touristes et d’amateurs de céramiques raffinées.

Le passé retrouvé

C’est grâce à l’archéologue japonais Nishimura Masanari et à ses collègues - qui avaient découvert des objets montrant l’essor de la céramique de Kim Lan dans le passé - que l’on a décidé de faire revivre cette tradition précieuse.

Aujourd’hui, le village compte 240 foyers de producteurs de céramique, représentant 15% du total des foyers locaux. Un taux relativement faible, surtout lorsque l’on sait que leurs produits génèrent 60% du chiffre d’affaires du village.

Environ 70% des producteurs ont recours au gaz et non au charbon pour le chauffage des produits. Cette méthode permet une productivité deux fois plus élevée qu’avec le charbon. De plus, les fours à gaz permettent de réaliser des produits de meilleure qualité, plus résistants aux dommages du temps.

À la différence des produits de Bat Tràng, vifs et délicats, ceux de Kim Lan sont moins élaborés. Les objets servent avant tout à la construction, tels que briques, tuiles ou pots de fleurs.

Plusieurs dizaines d’années après la résurrection du métier traditionnel, les articles en céramique de Kim Lan gagnent de plus en plus de parts de marché. Certains foyers céramistes gagnent même très bien leur vie. Notamment celui de Nguyên Van Thinh, spécialisé dans la fabrication de briques et de tuiles, dont le carnet de commande est rempli toute l’année.

Source Le Courrier du Vietnam par Mai Quynh

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