Lutte contre l'étalement urbain, prise en compte de la durée de vie des matériaux ou de proximité de lieu de production, la Fédération Française des Tuiles et Briques ne manque pas d'idées à soumettre aux candidats à l'élection présidentielle. Comme nombre d'autres filières, elle a publié un Livre blanc rassemblant ses propositions.La Fédération Française des Tuiles et Briques (FFTB) plaide pour une relance du bâtiment en France. Dans un livre blanc, intitulé "Construction de logements : pour un nouveau pacte social français", Pierre Jonnard, son président, évoque l'ensemble des propositions de la filière terre cuite, qui souhaite participer au débat actuel et à la réflexion sur la politique de l'urbanisme.
Première priorité : faire reconnaître la durabilité du matériau. "En tant qu'industriels, nous alertons les pouvoirs publics sur l'importance de mieux prendre en considération la durabilité au sens de 'durée de vie' si nous voulons lutter contre l'obsolescence programmée dans un secteur aussi important que le logement. Favorisons des bâtiments à longue durée de vie (supérieure à 200 ans)", déclarent les membres de la FFTB. Ils souhaitent donc que soit imposée, pour tout affichage environnemental, une indication de la durée de vie estimée du produit, et que des facilités soient accordées à l'assurance des ouvrages comportant des produits réutilisés. Toujours dans cette optique de durabilité, la FFTB soumet l'idée de "compléter les garanties légales fournies par une garantie relative aux produits de construction structuraux assurant qu'ils conservent au cours de leur vie, leurs caractéristiques essentielles", en termes de résistance mécanique ou thermique, et qu'ils ne limitent pas la durée de vie de l'ouvrage lui-même. Elle évoque même la création d'un label "bâtiment géosourcé renouvelable" à l'image du biosourcé, qui reconnaîtrait le caractère renouvelable de l'argile. De même, les membres de la filière terre cuite veulent introduire dans la loi et dans les appels d'offres publics, un critère de durée de vie et d'aptitude au recyclage pour les produits de construction. A l'échelle des bâtiments, dont ils souhaitent que l'analyse du cycle de vie se fasse sur des périodes "réalistes", ils proposent de favoriser la conservation des ouvrages en partie ou en totalité pour une conversion d'usage, plutôt qu'une démolition pure et simple.
Dans un autre chapitre, le président de la fédération insiste sur la valorisation d'une production industrielle locale : "Nos usines sont présentes dans les territoires sur plusieurs décennies. Elles sont engagées au quotidien avec les acteurs locaux, les élus bien sûr, mais aussi les associations sportives, culturelles et naturellement le tissu économique créé avec nos fournisseurs, sous-traitants, clients". La FFTB revendique 100.000 emplois induits, qu'il s'agisse de maçons, couvreurs, charpentiers ou plâtriers. Selon la filière terre cuite, des symbioses industrielles locales pourraient être encouragées, notamment avec le développement attendu du biogaz comme source de chaleur, notamment en renforçant des soutiens financiers ou en consolidant le tarif d'achat (quelle que soit la taille de l'installation de méthanisation). Elle espère également que soit favorisée la valorisation de déchets locaux, qu'ils soient organiques ou qu'ils proviennent du bâtiment, en réduisant les délais d'instruction des dossiers ICPE ou en mettant en place un guichet unique. Pour soutenir l'attractivité des territoires, la filière appelle de ses vœux la création d'un label de typicité ou d'authenticité des nouvelles constructions dans des zones conservées. Elle insiste sur l'introduction d'un critère de "perception" de cette qualité architecturale pour des projets de promotion, lotissement et aménagement. Le but : encourager l'utilisation de matériaux de construction locaux par le biais des règlements d'urbanisme.
Enfin, Pierre Jonnard, souhaite concilier l'aspiration des Français à la maison individuelle et une gestion raisonnée de l'urbanisation en périphérie des centres urbains : "La FFTB souhaite encourager une politique de concertation afin que le point de vue des habitants sur le type de logements qui seront construits soit davantage pris en compte par les politiques urbaines". Parmi les idées avancées par la fédération figure la redéfinition des liens et des rôles entre citoyens et autorités, sous la responsabilité des EPCI pour faire émerger des centralités structurant l'aire urbaine (SCOT, PDU, PLU). Elle propose également un nouveau statut renforçant les moyens des CAUE. Pour libérer du foncier, la filière estime nécessaire d'accélérer la mise à disposition des terrains publics et de lutter contre la rétention foncière en taxant davantage les terrains constructibles tout en allégeant la fiscalité sur les mutations à destination du logement. Elle suggère de différencier accès à la propriété et possession du terrain, notamment en faisant la promotion du "bail à construction" permettant à un preneur de faire une acquisition en deux temps (la construction puis la parcelle). La FFTB espère par-là densifier les zones pavillonnaires, également grâce à des modifications facilitées du PLU et des démarches de construction issues des divisions parcellaires. "A ce titre, l'approche BIMBY - Build in my backyard - est un réel activateur de la libération de foncier et de la création de nouveaux logements ou activités sur les terrains déjà bâtis", conclut le président.
Source Batiactu
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