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27/02/2017

TERREAL VA-T-IL CHOISIR DE MUSCLER ROUMAZIÈRES ?


Laurent Musy, P-DG de Terreal, avait fait hier le déplacement du siège

Le P-DG était hier en Charente limousine. Au préfet et à quelques élus, il a indiqué que le site était sur les rangs pour un projet de développement.

Il en a trop dit ou pas assez. Et a même un peu regretté l’indiscrétion. Laurent Musy, le P-DG de Terreal, en visite hier après-midi à l’usine de Roumazières où il recevait le préfet Pierre N’Gahane et quelques élus du territoire, a annoncé que le fabricant de tuiles pourrait à court terme doper son entité charentaise. "Nous avons envie de rester une industrie leader, indique-t-il. Roumazières est notre usine la plus importante, elle est stratégique et fondamentale, même si la baisse d’activité nous contraint à recourir à du chômage partiel trois mois par an. Pour accompagner notre développement, nous pourrions être amenés à investir ici de manière satisfaisante."

De quoi mettre l’eau à la bouche du représentant de l’État et des décideurs de Charente limousine. "Si vous nous en dites plus, cela pourrait être un argument pour vous accompagner", tente le préfet. Raté. Laurent Musy répond que le sujet est "bien trop prématuré" et que d’ailleurs, "ça ne se fera peut-être pas ici". Roumazières est en concurrence avec d’autres sites du groupe.
Deux autres, selon nos informations, répartis parmi les différentes tuileries du groupe, en Occitanie, en Bourgogne-Franche-Comté, en Normandie ou en Ile-de-France. Il s’agirait d’une unité de fabrication de tuiles spéciales, destinées à un marché qui ne serait pas forcément national. L’activité, quel que soit le site retenu, ne démarrerait pas avant 2019 ou 2020.

"Plus de polyvalence" à l’horizon 2020

Frappé par la crise du marché (-40% en dix ans), la tuilerie ne fonctionne actuellement que 9 mois par an.

À ce propos, Bruno Hocde, le directeur de l’usine de Roumazières, est tout aussi prudent que son patron. "Nous avons des atouts à faire valoir. Nous aimerions bien évidemment être retenus, mais les réflexions n’en sont qu’au tout début. Nous ne pouvons rien annoncer pour ne pas donner de faux espoirs aux gens."
Rien annoncer encore, c’est aussi le mot d’ordre quant aux suppressions de postes pour l’heure toujours fortement envisagées à Roumazières dans les trois ans. "Nous souhaitons axer davantage sur la polyvalence pour ne pas avoir à remplacer tous les départs à la retraite, dit Laurent Musy. Nous devons réfléchir à d’autres fonctionnements pour réagir autrement que par du chômage partiel aux baisses d’activité." Soixante-dix salariés feront valoir leurs droits à la retraite d’ici à 2020. La grande majorité d’entre eux ne sera a priori pas remplacée.
Pour autant, le tuilier historique reste confiant en son avenir sur ses terres d’argile historiques de Charente limousine. Le groupe a obtenu l’an dernier l’autorisation d’exploiter de nouvelles carrières et prospecte désormais du côté du nord de la Dordogne, de la Vienne et de l’Indre. Ses carrières actuelles lui offrent six ans de visibilité à Roumazières. Laurent Musy a l’ambition de faire grimper ce chiffre à vingt ans.

Source La Charente Libre par Benoît CAURETTE

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