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17/10/2016

MONIER-À Signy-l'Abbaye, la rivière a été polluée en toute discrétion

Depuis mardi, faute d’information, les rumeurs les plus folles circulent...
La Vaux est devenue toute rouge. Personne n’a jugé utile d’informer la population.
Mardi, la Vaux, petite rivière qui s’écoule paisiblement près de Signy-l’Abbaye, est devenue toute rouge. Si les élus et les autorités compétentes ont été informés et ont cherché à comprendre cette couleur anormale, la population, elle, n’a jusqu’alors pas été informée. Un choix assumé du maire de Signy (« le bouche-à-oreille a vite permis d’informer tout le monde », glisse ce dernier) mais qui laisse planer certains doutes pour les plus méfiants. Parmi lesquels l’élu local Baptiste Touchon qui a donné l’alerte ce vendredi soir sur les réseaux sociaux en s’étonnant du silence des autres élus et autorités compétentes.
Depuis mardi, faute d’information, les rumeurs les plus folles circulent. Notamment quant à l’origine de cette pollution. L’entreprise Monier, spécialiste de la tuile, a vite été pointée du doigt. C’est de là que se serait écoulé de l’oxyde de manganèse, produit qui sert à colorer les tuiles. « Le produit s’est infiltré dans les sols. Il a contaminé la Vaux en passant par le Gibergeon. C’était impressionnant à voir, mais ce n’est pas un produit dangereux », assurait, hier, le maire de la commune, Alain Devillard. Seule conséquence éventuelle : « une petite baisse de l’oxygénation de l’eau » mais qui n’aurait pas, selon lui, de conséquence mortelle sur les truites, pêchées en nombre dans ce cours d’eau. Un constat qui l’amène à ne pas porter plainte contre Monier.
Christophe Jamot, directeur du site Monier, est plus prudent encore en parlant d’une « présomption de pollution » provenant de son usine. « On a peut-être détecté quelque chose qui pourrait être à l’origine de la pollution », finit par lâcher le directeur, qui, poussé dans ses retranchements parle « d’un déversement accidentel ».
Selon lui, mardi, des mesures ont rapidement été prises pour curer un fossé qui, visiblement, était pollué à hauteur de son site. Depuis, tout serait revenu à la normale. Selon ses constatations visuelles, la pollution se limiterait donc à l’oxyde de manganèse, balayant ainsi d’un revers de main la présence de carbonate de baryum comme évoqué sur les réseaux sociaux. Le baryum étant un produit nettement plus dangereux que le manganèse. Les services de l’État ont néanmoins procédé à des prélèvements en vue d’analyses afin de vérifier que cette pollution n’a pas d’autres effets.
Source L'Union par OLIVIER DURAND et THOMAS DELOBELLE

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