La collection " Pasquier " s'installe brique après brique
Julie Brossier-Duclos devant l'une des vitrines où seront présentées quelques-unes des céramiques de la collection « Pasquier ».
Certaines pièces de la collection ne sont pas encore définitivement sauvées des eaux. Mais, prises en main par toute une équipe de bénévoles après leur mésaventure du mois de juin alors qu'elles étaient stockées dans les sous-sols de bâtiments municipaux (*), les céramiques seront bientôt prêtes à entamer leur nouvelle vie, aux yeux de tous, cette fois, dans les murs de la fabrique Normant, où le chantier avance à grands pas, à bientôt un mois des Journées gastronomiques de Sologne, l'événement inaugural du nouveau pôle culturel romorantinais de Romo 1.
Plus de 1.000 pièces en exposition permanente
Les quelque 150 mètres de vitrines ne sont pas encore terminés, mais la muséographie de « Céra brique, de l'argile à l'architecture », le nom de la collection qui y sera exposée, est bien finalisée. Les premières pièces devraient être installées dès le mois de novembre aux entrées de l'aile nord et sud de la grande salle du rez-de-chaussée. Y sont attendues 1.000 pièces au total, sans compter la frise de briques de tous les départements de France et même de l'étranger, des vitrines elles-mêmes.
Briques estampillées, éléments d'architecture en terre cuite et céramique, mais aussi machines et outils, décors et maquettes, viendront composer cette exposition unique en France en balayant tout le processus de fabrication des céramiques architecturales. « On aura des produits finis mais aussi les outils de fabrication qui permettent de présenter le processus », souligne Julie Brossier-Duclos, assistante de conservation du patrimoine et responsable de cette collection de 7.000 pièces acquises par la municipalité en 2011 et confiée au Musée de Sologne.
Afin de mettre en valeur ce patrimoine rare, six thématiques ont été retenues : l'argile matériau universel, le savoir-faire du tuilier, ces briques qui colorent la France, les décors en céramique, la céramique dans la rue. Sans oublier une vitrine consacrée au travail d'Alexandre Bigot, le spécialiste de l'art nouveau qui était originaire de Mer. D'autant plus incontournable qu' « il a un lien direct avec le bâtiment puisqu'il a beaucoup travaillé avec l'ingénieur Hennebique qui a inventé le béton armé », souligne Julie Brossier-Duclos. Un lien de plus avec Romorantin, s'il fallait encore justifier de la proximité de la Sologne avec les briques et céramiques.
« On a vraiment une collection qui permet de montrer à la fois le savoir-faire artisanal et la production industrielle sur toute la période fin XIXe et début XXe, c'est en cela qu'il s'agit d'une collection exceptionnelle », note la passionnée du Musée de Sologne qui a elle-même inventorié la collection pièce après pièce. Brique après brique.
(*) Une partie des briques et céramiques ont été impactées par les inondations dans l'ancien quartier Matra, début juin. Une équipe de bénévoles les a pris en charge pour les nettoyer, les faire sécher, voire, les faire restaurer pour certaines.
repères
- La collection dite « Pasquier » est celle que Michel Pasquier, habitant de Cour-Cheverny, a constituée pendant 20 ans.
- Elle est composée de 7.000 pièces, dont 4.000 briques estampillées.
- Rachetée par la municipalité en 2011, la collection du Musée de Sologne a été labellisée « Musée de France » par la Drac.
- Prévue à partir du mois de novembre, l'installation de l'exposition permanente devrait pouvoir être admirée du public (gratuitement) dans sa configuration définitive au printemps. Dans un second temps, le Musée de Sologne prévoit d'étoffer la visite par des QR Codes qui offriront « une seconde lecture » et des contenus interactifs aux visiteurs.
Source La Nouvelle République par Laurence Texier
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