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16/05/2016

Précigné- Projet de carrière. L'association de défense est lancée, l'enquête publique terminée

L'enquête publique concernant l'implantation d'une carrière en forêt de Malpaire à Précigné s'est achevée samedi. La veille s'était crée une association de défense de la forêt.

« Imaginez la forêt avec un grand trou et dans le trou une grande décheterie, c’est ce qui est programmé sans nous le dire », lançait Hubert Guillais en guise d’introduction lors de la réunion de constitution de l’association de défense de la forêt de Malpaire à la salle des fêtes de Notre-Dame-du-Pé, ce vendredi 22 avril. Au centre des contestations : le projet de création d’une carrière en forêt de Malpaire à Précigné.
« Ce dossier est une fumisterie qui a enfumé la mairie de Précigné au son de création d’emplois qui n’existeront pas », poursuit-il. La municipalité, en janvier 2014, avait modifié son plan d’occupation des sols pour rendre possible une carrière dans cette partie de la forêt. « 191 hectares avaient été déclassés d’espace boisé protégé en zone d’exploitation d’argile et de sable ». Une modification qui avait été validée par une enquête publique qui était passée largement inarperçue. Alain Le Douce, de Voivres Environnement poursuit : « Un PLU (Plan local d’urbanisme doit être fait pour un intérêt public et non privé ».
Catimini, c’est aussi le mot qui revient pour ce projet de carrière. « Cette enquête publique s’est déroulée dans la discrétion la plus absolue. Il y a seulement eu quelques panneaux d’installés dans des lieux où il est impossible de s’arrêter », dénonce Hubert Guillais.
« Un projet qui a un faux nez »
Laurent Desprez, président de Charnie Environnement a, en son temps, réussi à faire stoper un projet de carrière en forêt de Charnie. Dans le projet de Précigné, il dénonce l’impact sur la faune et la flore. « 58 espèces protégées ont été recencées ».
Le dossier de replantation a aussi été largement critiqué. « Le reboisement compensateur se fait majoritairement très loin », dénonce Jean-Louis Lauféron. « Les gens de Précigné n’ont pas su qu’ils auraient pu en bénéficier ».
Pour Jean-Christophe Gavallet, président de Sarthe Environnement « c’est un projet qui a un faux nez ». « Le carrier a aussi des activités dans le traitement des déchets ».
L’association s’est constituée et le lendemain, une pétition avec une soixantaine de signatures a été déposée lors de la dernière permanence du commissaire enquêteur, samedi 23 avril au matin. Une cinquantaine de personnes se sont déplacées lors de cette permanence qui a à peine suffit à les recevoir. Parmi eux, le maire de La Chapelle d’Aligné, Christian Jariès. « Le conseil doit se prononcer vendredi prochain. Nous venons poser des questions précises. Il y a une vraie problématique autour de la circulation. Combien de camion vont passer par notre commune. S’y ajoute le problème de la replantation ». Lui succède le maire de Notre-Dame-du-Pé, Claude Davy. « Le conseil se réunit mardi. Nous aurions aimé demander une prolongation de l’enquête publique. Le public n’a pas été assez informé et c’est dommage pour un projet de cette importance ». Le maire s’inquiète sur l’impact sonore et visuel et sur le défrichement. « Ca peut aussi avoir des conséquences sur la vente de nos parcelles ».
L’enquête publique est achevée. Le commissaire enquêteur a un mois pour rendre son rapport. Le carrier devra répondre point par point à toutes les question soulevées. En conséquence, le commissaire enquêteur se forgera son opinion et rendra un avis. Un avis qui n’est que consultatif. C’est la Préfète qui décidera ou non d’autoriser la carrière.
Source Les Nouvelles du Sablé  par Julie Hurisse

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