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30/05/2016

Charente : Terreal et la filière tuile vantent leurs mérites

Plusieurs élus étaient conviés à une visite de la tuilerie de Roumazières-Loubert sous l’impulsion de la Fédération française tuiles et briques. Un lobbying légitime
L'un des fleurons de l'industrie tuilière française, créé en 1907 à Roumazières-Loubert, Terreal - fusion de trois entités TBF, TBL Guiraud frère et Tuiles Lambert - à quelques atouts dans sa manche. Et pour être certain que cela n'échappe pas aux politiques, plusieurs maires, conseillers départementaux et représentant de la nouvelle région étaient conviés à une visite d'usine, vendredi dernier, à l'initiative de la Fédération française tuiles et briques (FFTB).
Appelons un chat, un chat. Il s'agissait bel et bien de lobbying visant à convaincre les détenteurs de la politique du logement, décideurs des Plans locaux d'urbanisme (PLU), signataires des permis de construire et lanceurs de marchés publics de l'intérêt de la tuile dans la construction et/ou la rénovation. Pour autant, pas de quoi rougir sur la méthode employée, les atouts de l'industrie tuilière charentaise sont légitimes.
Chiffres à l'appui
La filière terre cuite représente en France 149 usines, 871 millions d'euros de chiffre d'affaires en 2014, 5 000 emplois directs, 100 000 indirects. Terreal en Charente, ce sont deux sites, une tuilerie à Roumazières-Loubert, une briqueterie à Chasseneuil. La tuile française est un gage de qualité et s'exporte en Europe, aux États-Unis, au Moyen-Orient et en Asie du sud-est.
Côté normes, la production s'inscrit dans le développement durable : la matière première est l'inépuisable argile glanée dans nos rivières ; la cuisson se fait désormais au gaz, etc. La terre cuite peut se targuer d'être un produit durable - vestiges romains ou ziggourat assyrien - et performant. Ici l'on vante aussi l'architecture permise par les toits en pente : « l'image de nos villages » et « très contemporai-ne ». Haro sur les toits terrasses qui cumulent les mauvais points. Là, par contre, on laissera le consommateur seul juge.
Un monde mécanisé
Chiffres et présentation en tête, il est temps d'enfiler les chasubles fluo, les surchaussures et autre casques de protection pour la balade in situ. Une unité de fabrication s'ouvre à la visite, immense hangar où la machine règne en roi s'offre à la vue. « Attention aux chariots lasers guidés », prévient Bruno Hocdé, directeur du site. Une machine à roues, transportant des palettes de tuiles, sans cabine de pilotage, et par conséquent sans chauffeur, déambule dans les allées. Surprenant.
C'est à l'homme, ici, de respecter les consignes de sécurité. On marche en file indienne sur un passage piéton peint au sol, aucun écart de conduite n'est toléré.
Première étape : la presse. Des longs pains de terre déroulent sur un tapis, coupé puis moulé, ils ressortent sous la forme de tuiles. Le chariot sans tête les embarque pour une petite virée au séchage, sorte de garage où s'entreposent des étagères de tuiles blanchâtres. Durée entre 15 et 24 heures à 100 °C.
Plus loin, nouveau chariot, pour nouveau tapis, les tuiles partent en direction du four, long de 150 mètres : 1 000 °C durant 19 à 35 heures, et la couleur apparaît.
Ici, l'homme est en minorité mais veille au grain. Sur des passerelles dominant cet univers industriel, il garde les manettes en main. Ouf.
La visite dure à peine une demi-heure mais elle embraye sur des questions : état du marché de l'immobilier en Charente, projets à venir des élus, etc. Le débat est nourri entre acteurs de la filière et politiques. L'exercice semble avoir convaincu.
« C'est à l'homme, ici, de respecter les consignes de sécurité. On marche en file indienne sur un passage piéton »

Source Sud Ouest

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