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10/04/2016

Vendée : À Rives-de-l'Yon, la terre crue d'Argilus fait plus fort que la terre cuite

Créée en 2010, la filiale de la société Gillaizeau Terre Cuite a surpassé la maison-mère en faisant le pari de la terre crue à Rives-de-l'Yon. Le concept 100 % naturel d'Argilus séduit et s'émancipe. Son président parle d'une "technologie de rupture", qui a déjà gagné l'intérêt de l’État et de plusieurs majors de l'industrie.
À Rives-de-l'Yon, Gillaizeau Terre Cuite s'étend sur 3 000 m² d'usines et une carrière de 13 ha.Depuis six générations, le savoir-faire de la société Gillaizeau Terre cuite vient au secours du patrimoine. En 2015, ses carreaux, briques et briquettes en terre cuite ont été employés tant au Château d'Ancenis qu'à l'Hôtel de Crillon, place de la Concorde, à Paris. Cette société vendéenne historique (créée en 1850), installée à Rives-de-l'Yon, a souhaité se démarquer en 2009 avec un nouveau concept.
Un futur géant "en béton d'argile"
"La terre cuite étant durement touchée par la crise du bâtiment, nous avons cherché à valoriser différemment la matière première", indique Julien Blanchard, président de la SAS Gillaizeau. "En Allemagne, la terre crue est mise à profit depuis près de 15 ans pour ses qualités esthétiques et isolantes. C'est ce qui a motivé la création d'une marque dédiée en 2009."
Depuis, les produits estampillés "Argilus" se sont multipliés avec une gamme de 90 enduits en terre et matériaux écologiques, et un chiffre d'affaires éloquent : 1,3 M€ en 2015 (500 000 € pour Gillaizeau Terre Cuite).
Une technologie responsable
Pour exploiter ce potentiel, Argilus voit grand. Elle a déposé en 2015 un brevet pour "rendre l’argile crue plus dure que la terre cuite, grâce à un procédé d'activation alcaline à froid de la matière". Avec ce brevet HP2A, l'entreprise n'hésite pas à parler d'une technologie de rupture : "Cette alternative est 15 à 25 % moins chère que le ciment classique Portland, avec un bilan carbone dix fois inférieur et des possibilités d’applications plus complexes : infrastructures, mobilier urbain…"
Pour mettre au point cette technologie, elle s'est adjointe le savoir-faire d'un ingénieur chimiste, David Hoffmann, qui livrera ses premiers produits finis au second semestre 2016. D'un coût total de 250 000 €, ce projet a reçu le soutien de BPI France grâce au Fond d'appui à l'innovation (50 000 €) de la Région des Pays de la Loire.
Des soutiens prometteurs
"Pour accueillir cette nouvelle technologie, une usine verra le jour en 2017 sur notre site d'exploitation actuel ou à proximité de La Roche-sur-Yon". Autour de cette innovation, le buzz a déjà commencé.
Lauréate du concours "Trophées Territoires Innovation 2015 Vendée", l'entreprise Argilus était en février 2016 l'invitée du conseiller Innovation d'Emmanuel Macron, intéressé par le brevet dans le cadre des investissements d'avenir de l’État. Et, signe de son leadership en matière d'écoconstruction, Argilus vient de signer des partenariats industriels avec Michelin, Airbus Group et Total développement.
Pour en savoir plus : www.argilus.fr

Source Fil Des Territoirs

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