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26/02/2016

Matériaux de construction : le bout du tunnel en 2016 ?

Michel André, président de l’Unicem, a annoncé une nouvelle dégradation du marché des matériaux minéraux de construction pour 2015 lors d’une conférence de presse organisée le 21 janvier. Ce marché est en repli de 8 % pour les granulats (323 millions de tonnes) et de 6 % pour le béton prêt à l’emploi (34,9 millions de m3). Ces niveaux de production historiquement bas se confirment concrètement par une baisse de 15 % de la production de granulats en comparaison du niveau de production moyen sur la période 1980-2015. Quant à la production de BPE, celle-ci reste 23 % plus basse que son plus haut niveau de 2007. Les niveaux de production ont atteint un point bas en 2015 avec une production de granulats qui rejoint le volume d’activité de 1986.
Une amorce de redémarrage pour 2016
Néanmoins, une inflexion s’est dessinée au cours du dernier trimestre, laissant présager un arrêt de la tendance baissière en 2016. Se basant sur une conjoncture toujours mal orientée dans les travaux publics, l’Unicem prévoit une production de granulats en recul de 1 % en moyenne annuelle en 2016, alors que le BPE enregistrerait une légère hausse de 1 %, en raison du réveil de la construction résidentielle. « Pour 2016, l’hypothèse retenue est celle d’une poursuite de l’amélioration de l’activité de construction résidentielle avec la persistance de pesanteurs sur le segment du non résidentiel. Le segment des TP demeurerait fortement impacté par les contraintes financières des collectivités locales et par l’absence de relais pris par les grands chantiers sur 2016 » indique Michel André, président de l’Unicem.
Activer le levier de la commande publique
Les professionnels – qui ne perçoivent pas encore de signaux encourageants sur le terrain – sont inquiets et renouvellent leur appel au Gouvernement afin d’utiliser la commande publique comme levier de croissance et d’emplois. Dans cette perspective, l’Unicem se réjouit des avancées portées par le projet de décret transposant la directive européenne « marché public », prévoyant notamment que les acheteurs publics puissent exiger des labels prouvant les caractéristiques environnementales ou sociales des travaux, services et fournitures faisant l’objet du marché. A ce titre, la Commission européenne va lancer des travaux au sujet de la prise en compte de critères d’économie circulaire dans les marchés publics environnementaux. A cette occasion, la fédération souhaite que la notion de circuits courts soit étendue et que la commande publique puisse valoriser les produits locaux bénéficiant d’une indication géographique protégée.
Vers un label RSE
Dans le prolongement de sa Charte environnement (2004) et de sa stratégie développement durable (2012), l’Unicem travaille, en collaboration avec ses syndicats-adhérents, à la préfiguration d’un label RSE (Responsabilité Sociétale des Entreprises). Ce label viendrait couronner une démarche en matière de RSE, tout en présentant les garanties indispensables à sa reconnaissance par l’Etat (association des parties prenantes à son élaboration, validation par un tiers externe et attribution par un organisme indépendant).
Source TPNews par Claire Janis-Mazarguil

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