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17/02/2016

Dans le pays de Bray, les anti-carrières maintiennent la pression sur Bouyer-Leroux

Environnement. L’association Non aux carrières en Bray repart à l’assaut des projets de Bouyer-Leroux. Après une réunion publique à Saint-Saire, une autre est prévue à Forges-les-Eaux.
Les opposants aux carrières en pays de Bray n’ont pas dit leur dernier mot. Ils entendent multiplier les interventions publiques dans les prochaines semaines. Après une réunion organisée à Saint-Saire, ils en préparent une autre, le 11 mars à Forges-les-Eaux.
« Nous pouvons encore stopper ce projet, insiste le président de l’association Non aux carrières en Bray, Christophe Marsille. Les terres achetées par la Safer peuvent être redistribuées par la suite aux agriculteurs. Rien n’est définitif mais il ne faut pas attendre que le projet soit déposé, il faut anticiper. Si on commence à les laisser entrer sur le territoire, il sera impossible de les freiner ! »
Depuis les premiers sondages en 2008, la société Bouyer-Leroux poursuit son projet d’implantation d’une usine de briques et de carrières d’argile en pays de Bray. Après plusieurs essais, la Société coopérative et participative (Scop) sait aujourd’hui qu’elle peut entamer la fabrication de ses briques avec le mélange trouvé en terre brayonne.
DES ACQUISITIONS PAR LE BIAIS DE LA SAFER
Quelque 60 ha de terrain ont déjà été acquis par le biais de la Safer (Société d’aménagement foncier et d’établissement rural) à La Ferté-Saint-Samson et à Hodeng-Hodenger. Et une trentaine à Sainte-Geneviève-en-Bray.
L’usine, elle, devait être, dans un premier temps, implantée à Roncherolles-en-Bray. Mais en raison de la présence d’une zone humide, Bouyer-Leroux travaille sur une deuxième option à Sommery. « Un processus normal de conduite d’un projet », confiait, il y a quelque temps à Paris-Normandie, Roland Besnard, le P.-D.G. de Bouyer Leroux, qui soulignait également que « le contexte ne justifie pas de se précipiter dans ce dossier... »
Les études d’impact sur la faune et la flore ont été menées mais, pour le moment, aucun document n’a été rendu public. Le projet est en effet encore loin d’entrer dans le cadre d’une enquête publique, avec son processus de consultation des populations et des conseils municipaux, nécessaire pour l’obtention des autorisations de l’État.
Les opposants pointent du doigt « les effets néfastes sur l’économie locale, le tourisme notamment, et la perte des valeurs immobilière » d’un tel projet. « Deux mille six cents habitants sont concernés par le risque de décote immobilière », martèle le président.
L’association met également en avant les risques de nuisances, l’impact sur les paysages brayons, sur la faune et la flore, les poussières, les passages des camions. Et elle insiste sur le risque de création d’une décharge à la place des carrières épuisées. « La Normandie est pauvre en matériaux naturels pouvant servir au remblayage. L’idée de transformer les carrières en décharges n’est pas loin. Ainsi l’industriel gagnerait à l’extraction et au remblaiement », dit le président. Bouyer-Leroux a déjà écarté une telle option pour le pays de Bray, même si la société ne nie pas exploiter une telle décharge dans le Maine et Loire.
Ce projet de carrières et d’usine de briques n’est pas prêt d’épuiser les débats en pays de Bray...
INFOS PRATIQUES
Réunion publique de l’association Non aux carrières en Bray, vendredi 11 mars à 19 h 30 au théâtre municipal de Forges-les-Eaux.
« Nous voulons un débat »
L’association Non aux carrières en Bray, qui compte déjà 150 adhérents et sympathisants, voudrait bien étoffer encore ses rangs. « Pour nous aider, vous pouvez adhérer, signer notre pétition, afficher nos pancartes Non aux Carrières et briqueteries en Bray, parler de ce projet, apporter vos témoignages et interpeller les politiciens. Il ne faut pas baisser les bras, on ira jusqu’à la Cour européenne s’il le faut », insiste Patricia Van Poulle.
Son président, Christophe Marsille, voudrait à présent impliquer les élus locaux dans le dossier. Ces derniers sont plutôt dans l’expectative, même si Michel Lejeune, le conseiller départemental, a déjà dit qu’il voyait plutôt ce projet d’un bon œil. Le maire de Croisy-sur-Andelle, Daniel Buquet, ancien conseiller général du canton d’Argueil, avait facilité le dialogue entre les associations d’opposants, notamment Notre terre à Mésangueville et Anti-carrières en Bray à Sainte-Geneviève-en-Bray, et les dirigeants de Bouyer-Leroux.
« Nous voulons un débat avec les élus, insiste Christophe Marsille, notamment avec le maire de Sommery, afin de confronter nos arguments. » L’appel est lancé...

Source Paris Normandie

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