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14/01/2016

Imerys : une année 2016 plus difficile que prévu ?

Les anticipations de progression de près de 9% du bénéfice en 2016 et de 11% pour 2017 pourrait s'avérer un peu trop optimistes pour Imerys.Les anticipations de progression de près de 9% du bénéfice en 2016 et de 11% pour 2017 pourrait s'avérer un peu trop optimistes pour Imerys. Getty Images/iStockphoto/ziquiu Le leader mondial des spécialités minérales pour l'industrie Imerys vient d'essuyer une année de sous-performance. Le groupe devrait compenser la décroissance organique de ses activités par des opérations de croissance externe.
L'action Imerys apparait en tête du palmarès des plus fortes baisses de l'indice SBF 120 depuis le début de cette année, avec un repli de près de 6% faisant suite à une année de sous-performance en 2015. Le leader mondial des spécialités minérales pour l'industrie paie sans doute son exposition aux marchés de l'énergie qui représentent près du tiers de son chiffre d'affaires. L'activité de solutions pour l'exploitation pétrolière subit notamment le fort repli du marché des proppants céramiques aux Etats-Unis. Au cours des neuf premiers mois de l'année 2015, le pôle solutions pour l'énergie et spécialités accusait déjà une baisse de 6% à périmètre et taux de changes constants et cette tendance pourrait malheureusement se prolonger au vu de l'évolution récente des cours du pétrole qui freine l'exploitation du pétrole de schiste outre-Atlantique.
Mais le groupe souffre aussi dans ses autres métiers, notamment les matériaux céramiques (-4,1% sur les 9 premiers mois de 2015 à données comparables) qui pâtissent de la faiblesse des marchés de la construction en France et du papier en Amérique du Nord. Difficultés également pour le pôle minéraux haute résistance (-7,2%), plombé par le recul du marché des réfractaires. Si une embellie peut être espérée cette année sur le marché de la construction en France, les autres activités d'Imerys pourraient continuer de souffrir d'une conjoncture générale plus faible que prévu, notamment au regard des dernières statistiques en provenance de Chine où le dernier indice des directeurs d'achat du secteur manufacturier pour le mois de décembre s'est révélé très préoccupant.
Au regard de ces éléments, les anticipations de progression de près de 9% du bénéfice en 2016 et de 11% pour 2017 pourraient s'avérer un peu trop optimistes même si le groupe va profiter d'une amélioration de ses prix et récolter les fruits de ses mesures de gestion qui ont permis de réduire les coûts variables de 16,5 millions d'euros et les coûts de production ainsi que les frais généraux de 6,1 millions d'euros sur les 9 premiers mois de 2015. L'intégration de S&B, le leader européen de la bentonite (liants pour la fonderie) devrait aussi donner lieu à des synergies.
Mais pour rester sur le chemin de la croissance, Imerys devra sans doute compenser la décroissance organique de ses activités par des opérations de croissance externe. Le groupe a récemment finalisé l'acquisition de la division carbonate de calcium précipité de Solvay et de l'activité de kaolin hydraté de BASF aux Etats-Unis. Il vient aussi de reprendre la société Profimo (profilés métalliques) qui lui permet d'élargir son offre sur le marché de la toiture en France. Mais attention, suite au rachat de S&B, l'endettement net est remonté à 1,6 milliard d'euros et représente un peu plus de 50% des fonds propres. La bonne génération de cash devrait toutefois favoriser une diminution du ratio d'endettement.
Même si les estimations de bénéfice sont à risque, Imerys affiche des multiples de capitalisation raisonnables de 13,2 fois et 12 fois les profits attendus pour 2016 et 2017. Une bonne partie des mauvaises nouvelles paraît intégrée dans les cours. Nous restons plutôt positifs sur le dossier.
Les plus et les moins du dossier :
+ Un groupe bien géré
+ Des marges élevées et une bonne génération de cash
- Une dépendance au secteur de l'énergie

Source: L'Express Votre Argent

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