Les tromperies sont légion dans la partie Est-Sud de l’Alaotra. Des filous vendent des briques qui s’effritent.
Depuis quelques temps, même si la pluie se fait rare, pour ne tomber qu’à intervalles d’une ou deux semaines, voire de vingt jours, un des matériaux de construction coûte un peu cher : la brique. Alors que la ville d’Ambatondrazaka connaît un début de rajeunissement par son extension en surface, allant du Nord au Sud et vers l’Est, la partie Ouest étant bloquée par des milliers d’hectares de rizières et des aires protégées qui ne s’arrêtent qu’à Mahakary et à Andilana-Sud, du district d’Amparafaravola.
Comme toujours, tout revendeur trouve des raisons pour expliquer des choses que plus d’un remarquent que c’est dû à un « abus … de pouvoir ». C’est bien le cas à propos de l’augmentation du prix de la brique faite d’argile cuite dans la partie Est-Sud de l’Alaotra, notamment aux alentours de Feramanga-Nord et de Bejofo. Dans ces deux communes rurales, l’origine des gros problèmes, mettant à mal l’agriculture et l’urbanisation, est liée à l’ensablement qui ne cesse de gagner d’étendue et de profondeur depuis presque un demi-siècle. Parmi les briques que les constructeurs de maisons connaissent, il y en a d’autres qui ne sont fabriquées qu’à partir de matériaux mélangés à du « bedana » (dépôt de terre fine transformé), naturellement, en une sorte de mortier typique de l’Alaotra, provenant des « lavaka » qui ne sont autre que des gouffres béants éventrant les collines).
« À titre d’avertissement, ces briques ne sont pas du tout faites pour la construction de maison ou tout ce qui se bâtit avec des briques », note un ingénieur des travaux publics.
Comme des petits pains
Alors que ces briques se vendent, actuellement, comme des petits pains.
« En apparence, ces briques sont belles et lisses, mais un petit coup de marteau les brise en mille morceaux. Une petite pluie de dix ou quinze minutes suffit à les fondre. Seuls les non-connaisseurs y laissent leur argent, par paquets d’un million d’ariary. Comment acheter une telle chose en payant trente ariary l’unité ! », s’est effondrée Martina Haingoarilisy, mère de famille habitant un fokontany situé dans l’extrême Ouest de la ville d’Ambatondrazaka.
En fait, son mari, une grande gueule, vient de perdre Ar 600 000 pour des briques à base de dépôts de terre, de sable, de cailloux, de graviers (tous broyés) laissés par un cours d’eau là où le courant est ralenti.
Ce sont des briques-bedana ni plus ni moins, avec une petite dose d’argile pour que l’ensemble puisse donner l’aspect de briques d’argile cuite. Pour ce type de matériau de construction, plus les montagnes sont au stade ultime du processus érosif dans les districts d’Ambatondrazaka, d’Andilamena et d’Amparafaravola, plus le nombre de victimes ne cesse d’augmenter.
« Les fabricants et les revendeurs disposent, actuellement, d’une certaine astuce pour tromper les futurs propriétaires des petites et moyennes constructions », mentionne un maçon professionnel.
Du côté clients, nombreux sont ceux qui se demandent si c’est une affaire qui peut être dénoncée auprès du Bianco ou directement auprès du procureur de la République.
Source L'ExpressMada par Hery Fils Andrianandraina
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