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11/03/2015

Des murs inclinés parés de briques

Photo: Pose par collage renforcée par une multiplication d’attaches pour les briques ornant ces pignons.
Pour contourner un prospect afin d’offrir un maximum de surface à leur projet, l’agence lilloise Face B a conçu, à Nanterre, un immeuble de bureaux dont les façades revêtues de briques s’inclinent à partir du niveau R+1.
Le bâtiment, qui réunit des bureaux et une pépinière d’entreprises sur 18 000 m2, s’apparente à un monolithe habillé de briques. Son plan est cependant tridenté à partir du niveau R+2, où il ménage des creux en façade Nord-Ouest pour apporter de la lumière au cœur de patios intérieurs. Curieusement, les trois pignons caractérisant les niveaux R+2 à R+5 présentent une inclinaison d’autant plus repérable que les murs sont aveugles. Un parti pris assumé par le tandem composé de Camille Mourier et de Germain Pluvinage, qui livre là sa première commande pour le compte de BNP Paribas Immobilier. « Pour obtenir un mur vertical sans enfreindre les règles d’urbanisme, il aurait fallu observer un retrait assez important par rapport à la ligne de parcelle, et donc perdre des mètres carrés, explique Germain Pluvinage. Le prospect autorisant les premiers jours jusqu’à R+1, nous en avons profité pour installer au RDC et au premier niveau la pépinière d’entreprise. » A partir du R+2, les pignons offrent en revanche un angle rentrant de 12 % par rapport à la verticale.
Fixer et protéger
Toute la question était d’habiller ces pans de murs biseautés. « Nous souhaitions marquer la continuité avec le parement en brique de l’immeuble. Compte tenu des désordres potentiellement induits par les questions d’étanchéité, il fallait employer une brique dense, très peu poreuse et non sujette aux efflorescences. Le choix s’est porté sur une brique noire ayant subi deux cuissons, collée avec un joint mince de 6 mm », résume le jeune architecte. La réflexion menée ensuite avec l’entreprise Byn a porté sur le système de fixation au support – un mur porteur en béton armé. Pour garantir la cohésion des briques, on a multiplié les organes de support en acier inoxydable et les attaches réparties sur la surface de l’ouvrage. Le parement repose ainsi sur des « rails » et est maintenu par des équerres disposées tous les 4 lits à la verticale et tous les 2 à l’horizontale. La pose de chaque équerre a fait l’objet d’une reprise d’étanchéité, et, dans la zone d’inclinaison du pignon, une discrète couvertine en aluminium anodisé permet de prévenir la pénétration de l’eau de pluie. Un habillage qui totalise 540 m2 de maçonnerie de briques de terre cuite.
Source Le moniteur par Félicie Geslin

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