Les ventes de logements neufs vont vers leur plus bas niveau depuis vingt ans
Décembre n’aura montré aucune embellie, au contraire. Le marché des logements neufs a continué à s’enfoncer en fin d’année, faisant de 2014 une année noire. C’est la plus mauvaise depuis 1997, avec seulement 266.500 logements neufs mis en chantier. Même en incluant les travaux sur logements existants, le plancher des 300.000 mises en chantier est enfoncé. Les chiffres officiels du ministère du Logement tombés ce mardi ne recensent au total que 297.500 unités.
Plus inquiétant encore, les octrois de permis de construire ont eux aussi continué à sombrer en décembre, même si la chute s’est ralentie au quatrième trimestre sur un an, à – 8,7 %. Pour l’ensemble de 2014, les permis ont reculé de 11 % dans le neuf. Tout comme pour les mises en chantier, ce sont les maisons qui connaissent un vrai marasme, les appartements reculant comparativement moins, avec – 8 % en permis de construire et – 6 % en mises en chantier, contre – 16 % et – 17 % respectivement pour les maisons individuelles de constructeur, dont le cœur de cible est les ménages les plus modestes, les plus affectés par la crise.
« Les chiffres actuels reflètent, avec un décalage dans le temps, la baisse des ventes que nous avions enregistrée à fin 2013. Et nos ventes ayant à nouveau baissé de 5 % en 2014, les octrois de permis et les mises en chantier de maisons individuelles accuseront une baisse de même ampleur, 5 %, en 2015 », explique le président de l’Union des maisons françaises (UMF), Christian Louis-Victor.
« Petite tendance à l’amélioration »
Constructeurs et promoteurs tablent toutefois sur un rebond de leurs ventes cette année, grâce aux diverses mesures de soutien annoncées depuis fin août. « Nous avons observé une petite tendance à l’amélioration au quatrième trimestre et nous devrions avoir touché le fond en 2014 : les ventes devraient se stabiliser en 2015 », estime Christian Louis-Victor.
Même espoir chez les promoteurs.
« Nous avons constaté une hausse de fréquentation des bureaux de vente depuis octobre », assure François Payelle, président de la Fédération des promoteurs immobiliers (FPI). Le régime d’investissement locatif Pinel plaît et « nous espérons une amélioration sensible de nos ventes au premier semestre, car le frémissement observé chez les investisseurs devrait gagner les acheteurs de résidences principales », pronostique-t-il. En outre, le président de la FPI relève un signe positif : depuis novembre, le Crédit Foncier, spécialiste auprès des acheteurs modestes, a vu un accroissement de son activité de prêts bonifiés PAS d’accession sociale à la propriété. Le plafond de ressources pour bénéficier du PAS a été relevé début novembre et, visiblement, le marché réagit.
« Bonne configuration »
Si les ventes s’améliorent effectivement, « les mises en chantier cesseront de baisser voire se redresseront à partir de juin », pronostique François Payelle. Afin d’aider à débloquer les programmes immobiliers gelés, un décret du 29 décembre a porté la durée de vie des permis de construire de deux à trois ans. « Il a fallu trois mois et demi pour sortir ce décret contre un mois et demi quand la même mesure avait déjà été prise au début des années 1990 : la machine administrative est de plus en plus lourde... », note le président de la FPI. De même, la simplification promise des normes est en retard... Mais, au final, « nous sommes dans une bonne configuration pour une reprise, conclut-il. Notre seule inquiétude est au niveau des nouveaux élus locaux : dans un certain nombre d’endroits, ils freinent et sont très restrictifs sur les lancements d’opérations immobilières.
Source Les Echos par MYRIAM CHAUVOT
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