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26/01/2015

Bouyer Leroux, une Scop en pleine expansion

Le leader français de la brique en terre cuite annonce l'acquisition prochaine de Thébault, un fabricant d'éléments en béton.
Le marché du bâtiment, en berne, n'empêche pas le groupe coopératif Bouyer Leroux de conforter ses positions sur les matériaux de construction. Le roi de la brique en terre cuite a récemment annoncé des négociations exclusives en vue de reprendre la société bretonne Robert Thébault, dont les dirigeants cherchaient un successeur. La prospère coopérative de La Séguinière, près de Cholet (Maine-et-Loire), saisit l'occasion d'ajouter à sa gamme de briques de mur et de cloison, de tuiles et de conduits de cheminée, l'important catalogue de pièces en béton développé par Thébault. Ce dernier, fournisseur de 700 négociants, réalise un chiffre d'affaires de 23 millions d'euros et affiche chaque année une excellente rentabilité. Basé à Landerneau, il emploie 155 salariés sur place mais aussi dans ses unités de Mauron (Morbihan) et de Verneuil-sur-Avre (Eure), lesquels s'ajouteront aux 9 usines de Bouyer Leroux, déjà fort de 700 salariés.
Le groupe coopératif voit là l'occasion de créer des synergies industrielles et commerciales. Déjà, en 2013, le groupe choletais avait quasiment doublé de volume en reprenant son concurrent direct Imerys Structure, filiale du groupe minier Imerys qui fabrique, comme lui, des matériaux de construction en terre cuite. Roland Besnard, le PDG de Bouyer Leroux, expliquait alors que le statut coopératif, permettant de consolider année après année le bilan et les fonds propres, avait permis de financer aux deux tiers sur fonds propres cette acquisition bien que, techniquement et dans un premier temps, le statut coopératif n'a pas facilité la transaction. « Cette opération ne nous dégarnit pas financièrement, nous gardons des capacités d'investissement », soulignait alors le dirigeant.
Cette année, le groupe a prévu 11 millions d'investissement industriel. Les principales dépenses concerneront l'usine de Colomiers, en Haute-Garonne, qui sera modernisée et le siège de La Séguinière, près de Cholet, où s'achève la création d'une véritable cellule de développement pour les futures gammes. Car le groupe doit aussi son positionnement à une politique d'innovation orientée vers la facilité de pose des briques et la performance thermique. La société vient en particulier de lancer un « Mur'max », pour maisons passives ou à énergie positive, composé de deux murs en brique entre lesquels est inséré un panneau en polyuréthane. L'entreprise a réalisé, sur l'exercice clos en septembre dernier, un chiffre d'affaires de 155 millions d'euros, en baisse de 3 % à périmètre égal pour un résultat supérieur à 5 %. Pour autant, les difficultés du marché du bâtiment ont conduit le groupe à temporiser sur d'autres projets, dont celui d'une nouvelle briqueterie du côté de Forges-les-Eaux, en Normandie.
Source Les Echos par EMMANUEL GUIMARD

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