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10/12/2014

Scop : la démocratie dans l’entreprise, ça marche !

La création de Scop (Société coopérative de production) a augmenté de 7% entre 2010-2013. Cela traduit des nouvelles aspirations qui veut plus de démocratie dans l'entreprise.
Quelles sont les raisons qui expliquent l’augmentation des créations de Scop ?
– Françoise Fagois, directrice de l’Union régionale des Scop : «La société actuelle est dans une quête de sens. Nous recevons un nombre croissant d’entrepreneurs qui cherchent une autre relation au travail et à l’entreprise, qui ont une volonté d’associer largement les salariés à la prise de décisions dans l’entreprise et au partage des profits.
Maintien de l’emploi
L’Union régionale des Scop mène, depuis une dizaine d’années maintenant, une politique volontariste de développement.
Des campagnes de communication auprès du grand public et des chefs d’entreprises sont lancées pour renforcer la notoriété de ce statut. Côté collectivités, la solution coopérative est une réponse pertinente à la question du maintien de l’emploi sur les territoires. De même, du côté de l’État, c’est un moyen de maintenir et de développer l’emploi.
La loi votée en juillet dernier va favoriser le développement des coopératives, et cela a permis de porter un coup de projecteur sur ce statut. Est-il plus facile de créer une Scop qu’une entreprise classique ?
– Oui et non. Une Scop reste une entreprise comme une autre : elle vit et se développe sur un marché. Ce n’est pas son statut en tant que tel qui va lui permettre d’avoir de nombreux clients, mais c’est une étude de marché et une véritable démarche commerciale.
Cependant une Scop, dès sa création, bénéficie d’un accompagnement poussé de la part de l’Union régionale. Des conseillers valident son étude de marché, la guide dans les démarches à suivre et, surtout, l’accompagne de près dans la période charnière qui suit sa création. L’Union régionale a mis en place trois formations (administrative, coopérative et commerciale) et un accompagnement privilégié avec un conseiller dédié. C’est ce qui permet, notamment, d’avoir un taux de pérennité supérieur aux entreprises “classiques”.
Quelle est la particularité d’une Scop ?
– Une Scop a la particularité d’appartenir à ses salariés associés majoritaires (ils détiennent au minimum 51% du capital et 65% des droits de vote). Les décisions fonctionnent sur un principe démocratique : tout salarié associé détient une voix lors des assemblées générales, quel que soit le montant de son capital. Impliqués, écoutés, les salariés sont aussi motivés par le système de répartition équitable de la richesse produite (entreprise, capital, salariat) : en moyenne, les Scop redistribuent 40% des résultats à leurs salariés. Elles démontrent les vertus d’une économie organisée sur la durée.
Comment créer une Scop?
– Il y a quatre façons de créer une Scop. La plus connue (la plus médiatisée) est la reprise d’entreprise en difficulté, mais elle ne représente que 5% des entreprises qui se créent chaque année. 17% sont des transmissions d’entreprises (suite notamment d’un départ à la retraite du dirigeant) ou des transformations d’associations. 78% sont des créations de nouvelles entreprises.
Dans quels domaines d’activité les Scop sont-elles particulièrement pertinentes ?
– Dans tous les domaines. Historiquement, ce sont plutôt des entreprises des secteurs du bâtiment ou de l’industrie. La plus vieille forge de France est une Scop : l’Union des forgerons. Et nous avons des Scop du bâtiment centenaires ou presque : UTB (plus de 80 ans) ou STPEE (presque 80 ans). Dorénavant, les Scop qui se créent sont plutôt dans le domaine des services : conseils aux entreprises, communication… Cela suit la tendance générale des créations en France.
Mais nous avons aussi des entreprises de transports (les taxis parisiens d’Alpha taxis), des titres de paiement (Chèque déjeuner qui a fêté cette année ses 50 ans), des théâtres (le Théâtre du Soleil, cinquantenaire également)…

Source Courrier des Yvelines

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