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24/11/2014

Belgique - Wienerberger : des manquements ont entraîné la mort d’un ouvrier

La briqueterie située dans le zoning de Péruwelz est soupçonnée d’homicide involontaire après la mort de l’un de ses ouvriers, en août 2012.
Le 11 août 2012, la vie de Patrick Paul basculait tragiquement dans le zoning industriel de Péruwelz, alors qu’il se trouvait sur le site de son lieu de travail. Actif au sein de la briqueterie Wienerberger, l’ouvrier œuvrait sur une chaîne de production de briques quand il fut victime d’un accident de travail fatal.
En principe, la machine dépileuse-housseuse, à côté de laquelle il travaillait au moment du drame, devait fonctionner de manière automatique. Régulièrement, des dysfonctionnements étaient toutefois apparus, ce qui impliquait souvent le recours à des interventions manuelles. C’est précisément au cours de l’une d’entre-elles que le malheureux perdit la vie. Ce jour-là, la victime avait pris la décision de stopper la machine après s’être rendue compte d’un problème au niveau de la housse, qui ne se mettait pas correctement en place.
Son collègue, qui ne l’avait pas vu, remettait alors le mécanisme en route et quelques instants plus tard, l’ouvrier se retrouvait pris en étau entre des palettes de briques et le cadre métallique de la dépileuse-housseuse. L’incident ne laissait malheureusement pas la moindre chance à M. Paul, qui décédera par asphyxie.
De l’enquête diligentée peu après le drame, il est cependant apparu que l’on pouvait reconnaître une responsabilité pénale à la société Wienerberger.
En effet, divers manquements relatifs au bien-être au travail et à la sécurité ont été épinglés par les experts mandatés dans ce dossier. «La machine en cause n’a pas fait l’objet d’une analyse de risques tandis que plusieurs autres infractions ont été constatées comme l’absence de fiche d’instruction et de certification», assure l’auditeur du travail, qui a attiré l’attention du tribunal sur le fait que cet homicide involontaire découlait directement des manquements mis en lumière.
Vu les efforts entrepris depuis lors par l’entreprise péruwelzienne, qui dépend d’un groupe international, une mesure de faveur telle que l’octroi d’un sursis a été évoquée.
S’il n’a pas cherché à éluder les problèmes récurrents repérés sur la dépileuse-housseuse en question, le conseil de la S.A Wienerberger insiste sur les dispositions prises par la briqueterie pour éviter que ce genre d’incident ne se reproduise à l’avenir. «Des processus d’amélioration et de régularisation sont en cours pour ce qui est des analyses de risques. Il y a clairement une volonté au sein de la direction de tout mettre en œuvre pour garantir une sécurité maximale à tous les travailleurs».
Sollicitant à cet effet la clémence du tribunal, l’avocat de l’employeur de la victime a plaidé en faveur d’une suspension du prononcé, ou à défaut à une peine assortie d’un sursis.
Le jugement sera rendu le 16 décembre.
Source: l'Avenir par Pierre-Laurent CUVELIER

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