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21/10/2014

Belgique- Wienerberger: La «durabilité» comme maître-mot à Waregem

Un entrepreneur, un architecte et un fabricant de matériaux se sont associés pour imaginer un bâtiment unique composé de sept habitations. Avec comme maître mot la durabilité.
Au départ, il y avait une villa devenue, avec le temps, dépassée et donc très énergivore.

A l’arrivée, celle-ci a cédé la place à un ensemble de sept maisons, collées les unes aux autres, avec un long toit en pente. A la base de cette entreprise qui est en train de sortir de terre au cœur de Waregem, on retrouve plusieurs acteurs : un entrepreneur du coin, Eribo (qui est également le maître d’ouvrage), un architecte de Waregem (Wielfaert architecten) et le fabricant autrichien de briques et de revêtement de toitures bien connu Wienerberger (dont le siège en Belgique est à Courtrai). Ensemble, ils ont envisagé la construction d’un bâtiment répondant aux meilleurs critères NZEB 2020 en termes d’économies d’énergie. Celui qui verra le jour à Waregem (livraison prévue fin 2015) recevra le certificat Breeam, et adoptera quelques-unes des recommandations figurant dans « référentiel B », même si ce dernier n’est pas encore reconnu en Belgique. « On a ainsi particulièrement soigné l’acoustique des différentes unités ainsi que l’accessibilité pour les personnes à mobilité réduite, explique Sylvain Terryn, product manager chez Wienerberger. A l’heure où l’on parle beaucoup de PEB, de passif et de 0 energy building, nous avons voulu aller un pas plus loin et étendre le concept à la durabilité. »
Celle-ci a obligé les différents acteurs à se creuser les méninges pour rendre leur projet le plus exemplaire possible. Situé à 5 minutes à vélo de la gare (15 minutes à pied), le bâtiment permet par exemple d’éviter l’usage de la voiture. Les jardins ont été orientés au sud, histoire de mieux profiter de la chaleur du soleil. Une citerne d’eau de pluie de 5.000 litres a été installée pour chaque habitation et des appareils qui économisent l’eau ont été prévus, histoire de réduire la consommation annuelle de 73 %. Pour favoriser la biodiversité, des plantes exotiques qui se trouvaient sur le terrain ont été enlevées pour favoriser les plantes indigènes.
Pour réduire au maximum leur impact environnemental, les matériaux utilisés tant pour la toiture que pour les façades et les terrasses ont été choisis en fonction de leur durée de vie, extrêmement longue. « Tous les produits de gros œuvre en terre cuite utilisés sont fabriqués à moins de 50 km de distance, insiste Sabine Merlevede, responsable communication chez Wienerberger. Les terrasses sont réalisées en pavés de terre cuite non rejointoyés pour permettre à l’eau de s’écouler lentement en profondeur. Pour les murs intérieurs et les briques de parement, on n’utilise pas de ciment mais bien une colle qui facilite la pose et qui ne nécessite aucun joint. L’ensemble des dépenses a été passé au peigne fin pour les réduire au maximum. Au final, nous aurons un bâtiment très proche du passif. On utilise le terme de «basse énergie +». »
Pour ce qui est du chauffage, l’usage d’une chaudière à condensation au gaz avec chauffage par le sol a été préconisé. Ce choix peut paraître bizarre, mais de savants calculs ont fait apparaître qu’il s’agissait de la meilleure solution en termes de rapport rendement/abordabilité. Du solaire photovoltaïque sera également installé sur la toiture pour la production d’électricité. « A terme, quand les primes auront complètement disparu, le participatif sera la meilleure solution, assure Sylvain Terryn. Le fait que les maisons sont collées les unes aux autres permettra un minimum de déperditions. Notre but est de prouver qu’avec une construction traditionnelle, on peut aussi obtenir des maisons neutres en CO2 capables de fournir d’excellentes performances énergétiques. »
On l’aura compris, l’objectif avoué du quartier durable de Waregem pour une entreprise comme Wienerberger est de démontrer qu’une construction durable est tout à fait réalisable à partir de matériaux et de méthodes de construction connus, selon la tradition belge de la construction.
D’une superficie oscillant entre 184 et 194 m2 (pour les deux habitations de coin), chaque maison possédera son propre (petit) jardin ainsi qu’un espace vert commun de 1.500 m2. Disposées sur deux étages, elles offriront toutes 3 chambres plus un bureau ainsi qu’un grenier. Le domaine comprendra des garages à vélos avec une toiture verte, tout comme un carport de 7 places (d’autres places de parking sont également prévues en front de rue). « Le prix des maisons tournera autour de 295.000 euros, hors TVA, révèle Sabine Merlevede. Avec un amortissement prévu sur environ dix ans des coûts supplémentaires par rapport à une maison PEB. Le quartier durable de Waregem veut être un projet pilote qui pourrait être reproduit ailleurs. C’est un projet d’insertion intra-urbaine qui procurera un vrai confort de vie à ses habitants. »
Il reste un an à Eribo pour achever les travaux. Trois maisons ont déjà été vendues.
Source Le Soir  par Paolo Leonardi

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