Situation du projet de carrière au 20 juillet 2013. En gris foncé, la carrière et en gris clair, l’emprise complémentaire éventuelle. D’après un document rendu public par la société Bouyer-Leroux.
On pourrait entendre les mouches voler au-dessus du dossier de la carrière de Saint-Geneviève. Depuis le mois de décembre, rien n’a bougé. “On ne voit rien venir, ça n’a pas l’air d’avancer. Le projet semble suspendu”, confirme le maire du village, Robert Gressier. La fronde, menée depuis un an, par l’association Anti-carrière en Bray semble avoir porté ses fruits.
En effet, 125 adhérents de cette association n’envisagent pas du tout de subir les nuisances liées à l’immense cratère qui pourrait naître en plein coeur de la commune (voir encadré). Plusieurs actions ont été menées, comme la distribution de tracts, les réunions publiques ou encore la visite du terrain convoité.
Rajoutez à cette colère, les élections municipales du printemps dernier, avec les changements de certaines municipalités, et vous obtenez bien une mise entre parenthèses du projet. Mais rien n’est arrêté, contrairement à ce que peuvent croire certains militants.
“On a pris des engagements auprès des habitants, notamment le fait de rechercher d’autres sources d’argile verte. Nous voulons voir s’il y a d’autres gisements de même qualité pour desserrer l’étau sur Sainte-Geneviève et atténuer les nuisances. Mais le projet est maintenu”, assure le responsable du pôle carrière de Bouyer-Leroux, Benoît Tuzelet. Loin de s’arrêter, l’ambition s’étend. Des sondages au sol sur des communes alentours vont commencer dès le mois d’octobre.
Pour le moment, l’entreprise demande l’autorisation aux maires et propriétaires de sonder leurs terres. Ce qui est un bon début pour l’ancien président de l’association Anti-carrière, Gilbert Le Doner : “Nous n’avons pas gagné, mais nous avons contraint Bouyer-Leroux à faire autrement et à prospecter ailleurs.” Le point d’achoppement reste le possible cratère sur Sainte-Geneviève.
Mais là encore, le Pdg de Bouyer-Leroux, Roland Besnard, avait pris l’engagement public de “ne pas passer en force”. Cette parole devrait être tenue. “On respectera les gens. On sera patient, certifie le responsable de la prospection, Benoît Tuzelet. Pour nous, ça reste un beau projet qui nous permettra d’alimenter le Nord de la France en briques de construction.” “Patient” certes, mais les habitants ne veulent rien entendre.
La seule carte dont dispose Bouyer-Leroux, sortie à maintes reprises, reste l’argument économique. “La création d’une soixantaine d’emplois directs et autant indirects”, insiste Benoît Tuzelet. L’association d’opposants a changé son conseil d’administration, mardi 9 septembre dernier. Ses membres ont pour mandat de rester vigilants. Le bras de fer continue.
Source Le Réveil de Neufchatel
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