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16/07/2014

Flines-lez-Râches: plus contemporaine ou plus technique,la brique se réinvente chez Terca

La brique, dans la région, on connaît plutôt bien. La traditionnelle en tout cas, rectangulaire et bien rouge. Mais à la briqueterie Terca, à Flines, on sait depuis belle lurette que rien ne ressemble moins à une brique qu’une autre brique. La marque en propose donc une très large gamme, appelée à encore s’élargir, après de très gros investissements.
De toutes les tailles, formes, et couleurs, environ 40 000 tonnes de briques sortent chaque année des fours de la briqueterie Terca, à Flines. Et plus encore devraient bientôt y être produites, puisque le groupe Wienerberger, propriétaire du site depuis 2007, s’apprête à y investir environ 1,5 million d’euros. De quoi agrandir l’usine, et préparer le lancement de nouveaux produits. D’ici peu, le site devrait donc être en capacité de produire de A à Z l’ensemble du catalogue existant – actuellement, les finitions de certains types de briques doivent être réalisées ailleurs, faute de place. En parallèle, les effectifs de l’usine, qui emploie 53 personnes, seront augmentés : entre six et huit embauches sont annoncées pour encadrer les nouvelles lignes.
L’effort est donc conséquent, à la hauteur des enjeux : avec la crise, les constructions neuves sont en baisse constante depuis 2008, avec environ 280 000 logements neufs par an, contre 420 000 avant la crise. Et pour contrebalancer cette baisse, le maître mot, c’est l’innovation. « Il faut donner envie aux architectes, qui ont tendance à délaisser l’aspect traditionnel de la brique. Ils trouvent que ça fait vieux », explique Jean-Marc Claudel, le directeur marketing de Wienerberger en France.
Pour séduire les architectes, donc, la firme entend diversifier encore davantage son catalogue, avec deux nouvelles couleurs « tendance » pour les briques apparentes, un élégant gris perle et un blanc « qui marche très bien en Belgique ». Surtout, le briquetier veut coller à leurs inspirations. La grande fierté de Wienerberger, c’est l’invention de la pose à joint vif, un procédé qui rend les joints entre les briques quasiment invisibles, Une façon, là encore, de rompre avec l’aspect traditionnel des murs en briques. Le fabriquant est également en train de développer des briques plus longues, « à la demande d’architectes qui voulaient donner un aspect plus étiré à leurs façades. »
Mais l’innovation n’est pas seulement esthétique, elle est également technique : la société a ainsi amélioré les performances thermiques de sa gamme de briques de construction, pour qu’elles correspondent aux toutes dernières normes en matière d’isolation et d’économie d’énergie. Comme quoi même dans nos contrées, la brique peut encore surprendre !
Un procédé très précis
À partir de la quinzaine de sortes d’argiles extraites sur place, la briqueterie de Flines produit des briques de toutes les couleurs. C’est la température de cuisson qui détermine la couleur finale, quand l’ajout de mâchefer ou de sable, par exemple, permet d’obtenir des effets flammés ou mouchetés. Les briques sont donc teintées dans la masse, sans ajout de produits chimiques ou de colorant - sauf pour les teintes très foncées, qui nécessitent l’ajout d’un pigment noir. En début de chaîne, les terres sont dosées en fonction du type de brique. Elles sont ensuite malaxées avec les adjuvants, puis l’ensemble broyé et laminé très finement, sur une épaisseur d’un millimètre. Cette pâte est ensuite moulée en un long rectangle, qui est coupé en tranches régulières - les futures briques. Installées sur des claies, les briques sont placées dans d’immenses séchoirs, qui peuvent en accueillir jusqu’à 50 000. Elles y resteront, selon le type, entre 72 et 96 heures. Le temps d’évacuer les 20 % d’eau que contient l’argile crue. Encore quelques manipulations, de sablage notamment pour certains modèles, et les briques sont acheminées vers le four-tunnel. Long de 126 mètres sur une hauteur de 3,20 mètres, il accueille 45 wagons. Toutes les heures et demie, un wagon sort du tunnel, tandis qu’un autre y rentre. La cuisson dure ainsi entre 60 et 72h, à des températures variables : ainsi pour un coloris rouge, l’argile cuit à 985°, contre 1105 pour le jaune. Refroidies, les briques sont ensuite contrôlées avant d’être empaquetées.
Source La Voix du Nord PAR JEANNE MAGNIEN

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