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09/06/2014

La terre crue au cœur de la première biennale Art&Matières à Albi

« La terre cuite dans l’architecture et le décor en lumière » est le thème du rendez-vous donné aux professionnels, aux scolaires et au grand public par l’école Européenne de l’Art et des Matières qui organise les 5,6 et 7 juin sa première biennale Art&Matières. Le développement de la terre crue dans la construction est un des thèmes abordés lors des deux journées destinées aux professionnels.
Conçue comme un espace d’échanges et de créations pluridisciplinaires, la biennale Art&Matières, organisée jusqu’au 7 juin à Albi (Tarn) par l’Ecole européenne de l’Art et des matières (EEAM) sur le thème de « la terre cuite dans l’architecture et le décor en lumière », s’intéressera aussi au développement de la terre crue dans la construction.
Organisée en partenariat avec le Centre universitaire Champollion, l’Ecole supérieure des Mines d’Albi et le fabricant Terreal, la manifestation a naturellement trouvé comme lieu d’accueil Albi, dominée par la cathédrale Sainte-Cécile, édifice en brique situé au cœur de la ville inscrite depuis 2012 au patrimoine de l’Unesco. L’architecte-urbaniste Werner Desimplaere, attaché à l’Unesco, est d’ailleurs le parrain de la biennale qu’il inaugure ce soir. Après deux jours de conférences et de tables-rondes réservées aux professionnels, elle s’adressera, le 7 juin, au grand public à travers des expositions, des échanges de savoir-faire.
Qualités hygrothermiques et esthétiques
« Destinée à mettre en avant la technicité et la créativité liées à la mise en œuvre de la terre cuite, la biennale vise à réunir des scientifiques, des ingénieurs des plasticiens et des artisans pour oeuvrer au développement dans la construction de ce matériau. Il est important d’en parler : sera-t-il aussi important dans le futur ? En effet, pour des raisons d’énergie, on cherche à travailler de plus en plus avec la terre crue », explique la directrice de l’EEAM Marie-Christine Migeon.
« La terre crue a un nouvel attrait compte-tenu de son faible impact environnemental et de ses qualités hygrothermiques ainsi qu’esthétiques. Les architectes ont vu que la terre et l’architecture contemporaine fonctionnaient bien ensemble. De plus, la mise en œuvre d’une ressource largement disponible est agréable », confirme Luc Floissac, conseiller environnemental, qui a présenté le 5 juin au matin les résultats de « Tercruso ».
Programme de recherche Tercruso
Initié en juin 2009 par le Cercad et l’association Areso, ce projet de recherche sur la caractérisation des produits de construction en terre crue du Sud-Ouest a consisté à comparer les impacts environnementaux et les besoins en énergie grise nécessaires à la production de briques de dimension identique en terre crue ou en terre cuite. « La cuisson représente 81 % de la consommation d’énergie nécessaire à la fabrication d’une brique de façon industrielle. Il reste à lever des obstacles d’ordre normatif et la question du coût de la construction », a détaillé Luc Floissac qui rappelle que « la terre crue est un élement porteur ou bien utilisé comme remplissage, mélangé avec de la fibre végétale, des ossatures bois dans la majorité des bâtiments vernaculaires de la région Midi-Pyrénées, mais aussi de la région lyonnaise ».
Avec quatre usines en Midi-Pyrénées et quatre autres en Languedoc-Roussillon, Terreal est un autre partenaire naturel de la biennale. Présent sur tous les segments de la terre cuite – de la tuile à la brique de structure en passant par les éléments de façades rapportées en terre cuite, le fabricant s’intéresse aussi à la terre crue à travers un programme de R&D. Conduit avec différents partenaires académiques, dont l’Ecole supérieure des mines d’Albi, il aboutira d’ici à la fin de l’année à de premières propositions commerciales. En attendant, Terreal œuvre au développement de nouvelles solutions pour améliorer avec de la terre cuite la performance des bâtiments.
Source LE MONITEUR.FR par Christiane Wanaverbecq

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