Imerys n'entend pas laisser l'échec de son OPA sur Amcol le distraire de sa stratégie conjuguant croissance organique et acquisitions ciblées, a déclaré mardi son PDG Gilles Michel dans une interview à Reuters.
Source Bourse Les Echos
Le groupe français, leader mondial des spécialités minérales pour l'industrie, a jeté l'éponge mi-mars dans la bataille pour le contrôle de l'américain Amcol, un mois après l'annonce de son projet de reprise du spécialiste de la bentonite.
Imerys, dont la dernière offre valorisait Amcol environ 1,7 milliard de dollars dette comprise, a finalement renoncé à surenchérir sur le prix offert par le concurrent Minerals Technologies pour ne pas compromettre ses objectifs de création de valeur, notamment celui d'un retour sur investissement (ROCE) de 15%.
"C'était un projet d'acquisition qui avait un grand intérêt. Mais un projet, si attractif soit-il, doit à nos yeux (..) être attractif dans des conditions qui permettent de créer de la valeur, non seulement une fois mais dans la durée", a déclaré Gilles Michel.
"Ce n'était pas une décision facile à prendre", a-t-il ajouté. "Il est toujours plus facile de laisser un projet continuer que de l'arrêter, parce qu'il y a de l'énergie, de l'enthousiasme, une dynamique."
Après avoir tiré les leçons de cette aventure, Imerys entend poursuivre sa stratégie axée sur l'accélération de sa croissance interne complétée par de possibles acquisitions, bien que les occasions en la matière soient aujourd'hui moins nombreuses.
"Si et quand il y a opportunité d'acquisition, nous la regarderons, et nous la saisirons si elle a un sens industriel et stratégique, bien sûr", a dit Gilles Michel. "Mais ce n'est pas (..) parce qu'on s'est engagé sur l'opération Amcol que je ressens une urgence quelconque à accrocher deux, trois acquisitions dans les six mois qui viennent."
Il a souligné qu'il ne fallait pas non plus déduire de l'abandon de l'offre sur Amcol que la somme mobilisée pour l'opération, essentiellement auprès des banques, était disponible pour d'autres acquisitions.
"Je ne suis pas du tout dans une logique d'enveloppe", a-t-il déclaré.
PAS DE 'SHOPPING LIST'
Imerys cherche toujours à renforcer ou compléter son portefeuille d'une trentaine de minéraux - du kaolin pour le papier au mica pour les peintures - mais a refusé de détailler les pistes qu'il entrevoit.
"Je ne voudrais pas donner l'impression de faire une 'shopping list' et d'annoncer ce qui est susceptible de nous intéresser demain. Ça ne vient pas toujours en prévenant (..) Qui aurait dit il y a six mois qu'Amcol aurait été en jeu ?"
Imerys mise sur les nouveaux matériaux comme les proppants en céramique pour l'exploitation de gaz de schiste aux Etats-Unis, où sa deuxième usine monte en régime cette année, et sur des marchés à forte croissance comme le Brésil, le Moyen-Orient et l'Asie du Sud-Est.
En 2013, le groupe a vu son chiffre d'affaires baisser de 4,8% mais a amélioré légèrement sa marge opérationnelle grâce à des réductions de coûts. Dans le cadre de la réorganisation de son outil industriel, Imerys a notamment engagé la fermeture des Ardoisières d'Angers, qui emploient environ 150 personnes.
Pour 2014, Gilles Michel a indiqué que le premier trimestre confirmait les tendances observées en fin d'année dernière, soit une conjoncture toujours porteuse outre-Atlantique et une stabilisation en Europe.
"Le panorama n'a pas changé, (il) est moins défavorable que les douze mois précédents", a-t-il déclaré.
Ancien de Saint-Gobain et de PSA Peugeot Citroën , âgé de 48 ans, Gilles Michel a dirigé le Fonds stratégique d'investissement (FSI) avant de rejoindre Imerys en 2010.
L'action Imerys a clôturé mardi 25/03 à 63,91 euros, donnant une capitalisation boursière de 4,87 milliards d'euros. Le titre prend 1,1% depuis début janvier après un gain de plus de 31% en 2013. (Edité par Dominique Rodriguez)
Source Bourse Les Echos
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