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01/03/2014

Monier, la tuile de la relance

La tuilerie de Roumazières a investi 2,6 millions d’euros pour fabriquer la "Fériane". Une tuile grand format commercialisée dans le grand Sud-Ouest.
À Roumazières, la tuilerie est équipée de nouveaux robots pour fabriquer la "Fériane". Le site a ouvert ses portes à la presse spécialisée. À Roumazières, la tuilerie est équipée de nouveaux robots pour fabriquer la "Fériane". Le site a ouvert ses portes à la presse spécialisée.. PHOTO/Photo J. P. C’est la dernière née de la tuilerie Monier à Roumazières. La "Fériane", une tuile grand format en terre cuite, doit permettre au groupe, leader mondial, de conquérir de nouvelles parts de marché. Dans un contexte peu favorable, Monier (ex-Lafarge) a décidé d’investir 2,6 millions d’euros sur son site de Charente limousine pour fabriquer ce nouveau produit. Avec un objectif clairement défini: redynamiser les ventes.
Proche de sa cousine, la "Gallo-romaine 13", la "Fériane", dont le nom fleure bon le Sud-Ouest, ne manque pas d’arguments pour convaincre les couvreurs. Le principal, c’est son "temps de pose optimisé grâce à un jeu longitudinal de 4 centimètres", détaille la direction. Développée en quatre couleurs pour son lancement en novembre, cette tuile "offre l’illusion parfaite d’une tuile canal traditionnelle". "Son esthétique est un véritable avantage."
Destinée au marché du Sud-Ouest, de Nantes à Biarritz en passant par Toulouse, la "Fériane" est commercialisée depuis la fin de l’année et commence tout juste à arriver sur les toits. "Les premiers retours sont positifs", se félicitent les concepteurs qui précisent toutefois que la mise au point a été longue et compliquée. Il a fallu pas moins de trois ans de réflexion et de concertation.
À l’occasion du lancement de ce produit, le site de Roumazières a ouvert ses portes la semaine dernière à la presse spécialisée. Une visite dans les entrailles de la tuilerie, au sein de l’unité Loubert 3 d’où sortent 20 millions de tuiles chaque année. Le ballet des robots y est impressionnant. Et les petits nouveaux, sur lesquels Monier a investi, ont trouvé leur rythme de croisière. Leur rôle: empiler les tuiles sur les wagons, puis décharger la ligne de production. "Il a fallu un mois de mise en place avant d’atteindre la phase optimale", explique Jean-François Longère, qui dirige l’entreprise depuis l’an dernier.
Exigences réglementaires
Chaque jour, 8 tonnes d’un mélange d’argile et de sable sont fabriquées et réparties sur les différentes lignes de production. Fabrication, empilage, séchage, engobage, cuisson, dépilage... "Ici, on tourne à flot continu, indique Jean-François Longère. Il y a huit ans, on n’arrêtait jamais un four. Aujourd’hui, compte tenu des volumes, on arrête quatre semaines en été."
La particularité de Monier, c’est qu’elle utilise des moules en plâtre qu’il faut changer toutes les deux heures. "C’est ce qui nous permet de garantir la qualité de la peau de la tuile. Un moule en caoutchouc, ça ne risque rien, mais ça donne des petits carrés sur la tuile." De quoi faire la différence face à la concurrence.
Ces dernières années, le site s’est également plié à quelques exigences réglementaires. En matière de consommation d’eau notamment. L’eau utilisée par certaines machines sert aujourd’hui à humidifier les tuiles, nettoyer les sols... Cela a permis à l’entreprise de passer d’une consommation annuelle de 45 000 m3 d’eau par an à 25 000 m3.
Le fluor généré par les fumées du four est également traité. Après un passage dans un filtre à graviers calcaires, il se transforme en fluorure de calcium, utilisé par la cimenterie de La Couronne ou bien en épandage dans la Vienne pour remonter le PH des sols.
Source La Charente Libre par Julie PASQUIER

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