Après une baisse globale d’activité de -2,6 % en 2013 (en volume), la Fédération française du bâtiment (FFB) prévoit un nouveau recul cette année, de l’ordre de -0,4 %. Pour relancer la construction neuve, son président, Didier Ridoret, propose un dispositif « coup de poing ».
Toujours pas de reprise en vue dans la construction ! Selon les chiffres du secteur commentés ce midi par Didier Ridoret (président de la FFB), « la fin 2013 et le début 2014 s’avèrent conformes aux évolutions anticipées par la FFB , avec une consolidation en cours dans le logement neuf, un léger repli qui s’amorce dans le non-résidentiel neuf et un segment de l’amélioration-entretien qui affiche des hésitations autour d’une tendance modérément baissière ».
Certes, les autorisations de permis de construire continuent de reculer « violemment ». Ainsi, « en glissement annuel sur trois mois à fin janvier 2014, ils affichent des variations de -18 % dans le logement et de -11,6 % dans le non-résidentiel. Mais nous maintenons l’hypothèse que ce mouvement s’explique avant tout par le dégonflement du stock de permis accumulés entre 2011 et 2013, et qui n’ont pas été exécutés », a expliqué Didier Ridoret.
Logements neufs : le collectif résiste mieux que l’individuel
À défaut de signes de reprise, la FFB perçoit donc des signes de stabilisation dans le logement neuf. Fin janvier, si les autorisations étaient toujours en baisse (-14,8 %, en glissement annuel sur un mois), les mises en chantier ont connu un léger frémissement (+0,6 %). Depuis octobre dernier, les ouvertures de chantier semblent d’ailleurs se stabiliser à un niveau de 340 000 logements par an.
Malgré l’absence de rebond social ou fiscal fin 2013, le collectif fait preuve d’« une bonne résistance » : les mises en chantier sont toujours en recul (-6,8 % en glissement annuel sur trois mois à fin janvier 2014), mais« le recul des autorisations se tassent nettement » (-0,8 % en glissement annuel sur trois mois, contre -10,8 % sur six mois).
En revanche, la dégradation se poursuit dans l’individuel. La baisse des mises en chantiers s’est encore accélérée (-12,4 % en glissement annuel sur trois mois), tandis que les autorisations sont « en chute libre »(-32 % en glissement annuel sur trois mois), malgré un hiver 2013-2014 plus clément que les deux précédents hivers. La FFB continue donc d’évoquer un « marché déprimé ». Elle en veut pour preuve le faible volume de PTZ+ distribués l’an dernier : un peu plus de 40 200 prêts accordés dans le neuf, contre près de 80 900 en 2012 et environ 95 400 en 2011.
Non-résidentiel neuf : en léger recul... avec des disparités
Alors que le Marché international des professionnels de l’immobilier (Mipim) s’est ouvert ce mardi 11 mars à Cannes, le tableau semble, a priori, moins sombre dans le non-résidentiel (hors hôtellerie et locaux agricoles). Les autorisations baissent toujours, mais à un rythme plus modéré (-11,1 % en glissement annuel sur trois mois, contre -15,4 % sur six mois). Avec un peu moins de 19 millions de surfaces de plancher commencées, « la baisse s’enclenche, constate la FFB, mais reste encore contenue » (-3,8 % en glissement annuel sur trois mois, contre -0,5 % sur six mois).
Cette baisse « assez générale » affiche une intensité variable selon les segments de marché. Ainsi, le poids des échéances électorales commence à se faire sentir dans le secteur des bâtiments administratifs, alors que les surfaces autorisées ont littéralement explosé sur le segment des bureaux (+37,3 % en glissement annuel sur trois mois).
En dépit de l'absence d’indicateurs d’activité depuis la fin du 3e trimestre 2013, le marché de l’amélioration-entretien n’est guère mieux loti selon la FFB. Si la tendance est là aussi à la baisse, la fédération met un bémol en raison d’« une forte incertitude liée aux atermoiements autour des différents régimes de TVA réduite ».
25 000 postes perdus en 2013
En termes d’emploi, alors que les chiffres officiels doivent être publiés demain, la FFB estime que la filière du bâtiment a connu une perte de 25 000 postes en 2013 (y compris l’intérim qui a pourtant connu un net rebond au 3e, voire au 4e trimestre 2013). Pour cette année, elle prévoit « un tassement de tendance » avec un nouvel repli d’environ 7 500 postes.
Les entreprises ont pourtant plutôt bien résisté l’an dernier avec une quasi-stabilité des défaillances (+0,3 %), tandis que les créations hors auto-entrepreneurs ont explosé (+18,8 %). Mais « [leurs] trésoreries s’épuisent, tout comme leur capacité à résister à un décrochage d’activité de près de 17 % depuis la fin 2007 », s'inquiète Didier Ridoret.
Restaurer le PTZ+ originel
Face à une situation toujours tendue dans le bâtiment, Didier Ridoret convient que « les réflexions de la démarche “Objectifs 500 000“, initiées par le gouvernement et en cours de finalisation, constitueront une indéniable avancées… si elles débouchent ». Or elles ont « une portée plus structurelle que conjoncturelle ».
Pour le président de la FFB, « la reprise dans le secteur ne peut passer que par un nouvel essor de la primo-accession à la propriété. Seul un dispositif aussi puissant que le PTZ+ originel, avec ses longs différés pour les tranches de revenus modestes et intermédiaires, permettrait ce retour en grâce ». Mais cette orientation se heurte à son coût : de l’ordre du milliard d’euros.
C’est pourquoi l’organisation professionnelle propose de mettre à l’étude « un dispositif “coup de point“ » qui serait limité dans le temps : un prêt à taux variable non capé, mais dont les mensualités de remboursement seraient indexées sur l'évolution du revenu du ménage (taux d’effort constant).
« Si les taux d'intérêt augmentent plus vite que ce revenu, la durée de remboursement du prêt serait alors allongée pour permettre le remboursement de la totalité du capital. Toutefois, afin de sécuriser les ménages, cet allongement de la durée serait limité à deux ans, l’État prenant à sa charge l’éventuel capital restant dû au-delà », détaille la FFB.
Source ZEPROS par Stéphane Vigliandi
Toujours pas de reprise en vue dans la construction ! Selon les chiffres du secteur commentés ce midi par Didier Ridoret (président de la FFB), « la fin 2013 et le début 2014 s’avèrent conformes aux évolutions anticipées par la FFB , avec une consolidation en cours dans le logement neuf, un léger repli qui s’amorce dans le non-résidentiel neuf et un segment de l’amélioration-entretien qui affiche des hésitations autour d’une tendance modérément baissière ».
Certes, les autorisations de permis de construire continuent de reculer « violemment ». Ainsi, « en glissement annuel sur trois mois à fin janvier 2014, ils affichent des variations de -18 % dans le logement et de -11,6 % dans le non-résidentiel. Mais nous maintenons l’hypothèse que ce mouvement s’explique avant tout par le dégonflement du stock de permis accumulés entre 2011 et 2013, et qui n’ont pas été exécutés », a expliqué Didier Ridoret.
Logements neufs : le collectif résiste mieux que l’individuel
À défaut de signes de reprise, la FFB perçoit donc des signes de stabilisation dans le logement neuf. Fin janvier, si les autorisations étaient toujours en baisse (-14,8 %, en glissement annuel sur un mois), les mises en chantier ont connu un léger frémissement (+0,6 %). Depuis octobre dernier, les ouvertures de chantier semblent d’ailleurs se stabiliser à un niveau de 340 000 logements par an.
Malgré l’absence de rebond social ou fiscal fin 2013, le collectif fait preuve d’« une bonne résistance » : les mises en chantier sont toujours en recul (-6,8 % en glissement annuel sur trois mois à fin janvier 2014), mais« le recul des autorisations se tassent nettement » (-0,8 % en glissement annuel sur trois mois, contre -10,8 % sur six mois).
En revanche, la dégradation se poursuit dans l’individuel. La baisse des mises en chantiers s’est encore accélérée (-12,4 % en glissement annuel sur trois mois), tandis que les autorisations sont « en chute libre »(-32 % en glissement annuel sur trois mois), malgré un hiver 2013-2014 plus clément que les deux précédents hivers. La FFB continue donc d’évoquer un « marché déprimé ». Elle en veut pour preuve le faible volume de PTZ+ distribués l’an dernier : un peu plus de 40 200 prêts accordés dans le neuf, contre près de 80 900 en 2012 et environ 95 400 en 2011.
Non-résidentiel neuf : en léger recul... avec des disparités
Alors que le Marché international des professionnels de l’immobilier (Mipim) s’est ouvert ce mardi 11 mars à Cannes, le tableau semble, a priori, moins sombre dans le non-résidentiel (hors hôtellerie et locaux agricoles). Les autorisations baissent toujours, mais à un rythme plus modéré (-11,1 % en glissement annuel sur trois mois, contre -15,4 % sur six mois). Avec un peu moins de 19 millions de surfaces de plancher commencées, « la baisse s’enclenche, constate la FFB, mais reste encore contenue » (-3,8 % en glissement annuel sur trois mois, contre -0,5 % sur six mois).
Cette baisse « assez générale » affiche une intensité variable selon les segments de marché. Ainsi, le poids des échéances électorales commence à se faire sentir dans le secteur des bâtiments administratifs, alors que les surfaces autorisées ont littéralement explosé sur le segment des bureaux (+37,3 % en glissement annuel sur trois mois).
En dépit de l'absence d’indicateurs d’activité depuis la fin du 3e trimestre 2013, le marché de l’amélioration-entretien n’est guère mieux loti selon la FFB. Si la tendance est là aussi à la baisse, la fédération met un bémol en raison d’« une forte incertitude liée aux atermoiements autour des différents régimes de TVA réduite ».
25 000 postes perdus en 2013
En termes d’emploi, alors que les chiffres officiels doivent être publiés demain, la FFB estime que la filière du bâtiment a connu une perte de 25 000 postes en 2013 (y compris l’intérim qui a pourtant connu un net rebond au 3e, voire au 4e trimestre 2013). Pour cette année, elle prévoit « un tassement de tendance » avec un nouvel repli d’environ 7 500 postes.
Les entreprises ont pourtant plutôt bien résisté l’an dernier avec une quasi-stabilité des défaillances (+0,3 %), tandis que les créations hors auto-entrepreneurs ont explosé (+18,8 %). Mais « [leurs] trésoreries s’épuisent, tout comme leur capacité à résister à un décrochage d’activité de près de 17 % depuis la fin 2007 », s'inquiète Didier Ridoret.
Restaurer le PTZ+ originel
Face à une situation toujours tendue dans le bâtiment, Didier Ridoret convient que « les réflexions de la démarche “Objectifs 500 000“, initiées par le gouvernement et en cours de finalisation, constitueront une indéniable avancées… si elles débouchent ». Or elles ont « une portée plus structurelle que conjoncturelle ».
Pour le président de la FFB, « la reprise dans le secteur ne peut passer que par un nouvel essor de la primo-accession à la propriété. Seul un dispositif aussi puissant que le PTZ+ originel, avec ses longs différés pour les tranches de revenus modestes et intermédiaires, permettrait ce retour en grâce ». Mais cette orientation se heurte à son coût : de l’ordre du milliard d’euros.
C’est pourquoi l’organisation professionnelle propose de mettre à l’étude « un dispositif “coup de point“ » qui serait limité dans le temps : un prêt à taux variable non capé, mais dont les mensualités de remboursement seraient indexées sur l'évolution du revenu du ménage (taux d’effort constant).
« Si les taux d'intérêt augmentent plus vite que ce revenu, la durée de remboursement du prêt serait alors allongée pour permettre le remboursement de la totalité du capital. Toutefois, afin de sécuriser les ménages, cet allongement de la durée serait limité à deux ans, l’État prenant à sa charge l’éventuel capital restant dû au-delà », détaille la FFB.
Source ZEPROS par Stéphane Vigliandi
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