Aujourd’hui, l’utilisation de systèmes acoustiques performants est incontournable dans les bâtiments d’habitation neufs, une attestation de prise en compte de la réglementation acoustique étant exigée à la maîtrise d’ouvrage en fin de chantier.
Dans un contexte de forte demande en matière de confort acoustique et face à une réglementation plus stricte, l’offre de produits et systèmes de cloisons répondant à cette problématique se renforce.
« L’isolation acoustique est un domaine complexe. La notion de performance dépend non seulement des produits individuellement, mais également des systèmes utilisés » précise Louis Lucas, directeur marketing et stratégie chez Siniat. Et les cloisons acoustiques jouent un rôle clé dans ce domaine.
Sur le marché global des cloisons, dominé par les systèmes de plaques de plâtre sur ossature métallique (70 % de part de marché devant les autres matériaux, carreaux de terre cuite, plaques de gypse, etc.), le segment des produits acoustiques est en progression, autant en tertiaire et ERP que dans le résidentiel. La plupart des industriels proposent d'ailleurs des produits ou des gammes dédiés au cloisonnement acoustique, tels Knauf (KA 13 Phonik, KA 25 Phonik +), Placo (Placo Phonique, Duo’Tech), Siniat (Prégymétal S),
Bouyer Leroux (Cloison bio’bric, Isophon), Terreal (Placphon), Fermacell, Isolava (Sound protect), etc.
Plusieurs raisons à ce développement : des études sur le ressenti des usagers et une forte demande (60 % des habitants se disent incommodés par le bruit dans leur logement), la Nouvelle réglementation acoustique (NRA) pour les bâtiments d’habitation, ou encore l’obligation pour les maîtres d’ouvrage, en fin de chantier, de justifier des performances acoustiques des systèmes mis en œuvre.
Une réglementation plus exigeante
Concernant les bâtiments autres que d’habitation, trois arrêtés du 25 avril 2003 fixent des exigences acoustiques spécifiques pour les établissements d’enseignement, de santé et les hôtels. La NRA définit quant à elle, depuis le 1er janvier 2000, les performances acoustiques minimales à respecter dans les bâtiments d’habitation neufs. Si elle n’exige aucun niveau réglementaire entre les pièces d’un même logement, elle impose contre les bruits aériens entre logements une isolation phonique minimale de 53 dB, contre les bruits aériens extérieurs une isolation de 30 dB (jusqu’à 45 dB selon l’environnement) et un niveau maximal de bruits d’impact de 58 dB.
Pourtant, selon l’Ortec (Observatoire de la réglementation technique dans la construction), en 2008, 50 % des logements neufs contrôlés en acoustique présentaient au moins une non-conformité. Notamment, 26 % étaient non conformes vis-à-vis des bruits aériens intérieurs, 25 % vis-à-vis des bruits de choc perçus en logements, 33 % sur le traitement acoustique des parties communes.
Afin de limiter la récurrence de ces non-conformités, une attestation de prise en compte de cette réglementation acoustique est, depuis le 1er janvier 2013, exigée au maître d’ouvrage à l’achèvement des travaux. L’arrêté du 27 novembre 2012 en précise les modalités de réalisation. « Les bureaux d’études acoustiques sont de plus en plus sollicités. Pour répondre aux besoins d'optimisation des énergies et de confort de vie, la performance acoustique suivra peut-être le même chemin que la performance thermique, de plus en plus réglementée », déclare Louis lucas.
La qualité de mise en œuvre essentielle
Si la performance des produits et systèmes choisis est prépondérante, la qualité de la mise en œuvre est également déterminante. Pour conserver son efficacité globale, une paroi doit présenter sur toute sa surface un bon indice d’affaiblissement acoustique. Notons qu’en cloison de logement, un indice d’affaiblissement acoustique RA minimal de 40 à 42 dB est préconisé, et qu’à partir de 50 dB, l’isolation est considérée comme excellente.
Mais un petit défaut localisé peut réduire totalement l’efficacité acoustique d'une paroi, comme par exemple la pose de deux prises électriques de chaque côté du mur en regard l’une de l’autre. Par ailleurs, certaines parois dites « rayonnantes », en briques de terre cuite ou carreaux de plâtre, ont tendance à propager les transmissions parasites des parois sur lesquelles elles s’appuient. Pour pallier ces inconvénients, il convient de les désolidariser sur toute leur périphérie par des bandes résilientes.
Les effets d'une mise en œuvre incorrecte pouvant être étonnants et inattendus en matière d'acoustique, il est primordial de veiller à son adéquation et à sa précision, afin d’éviter anomalies et imperfections difficiles à corriger a posteriori.
La loi masse-ressort-masse
Le meilleur affaiblissement acoustique pour une cloison est obtenu par un système composite masse-ressort-masse : deux parements rigides (réfléchissants) séparés par un isolant souple (absorbant). Plus l’isolant est épais, plus l’affaiblissement est grand. Une telle cloison de 10 cm d’épaisseur offre la même efficacité acoustique qu’un mur en béton de 20 cm, et une efficacité bien supérieure en 20 cm d’épaisseur avec ses parements doublés. Pour renforcer l’efficacité acoustique d’un mur simple (donc non composite), il faut éviter de poser un doublage rigide mince léger, mais au contraire privilégier l'ajout d'un système composite, constitué d'un isolant souple le plus épais possible et d'un parement étanche, collé ou monté sur ossature indépendante.
Source Le Moniteur par Maya Pic
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