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18/01/2014

Vous avez aimé les subprimes ? Vous allez adorer les LBO

À Montataire dans l’Oise, les salariés de Still-Saxby croyaient leur usine sauvée et leurs emplois préservés. En 2005, ils avaient approuvé à 70% le retour aux 39 heures, censé éviter la délocalisation en Pologne et pérenniser le site. En 2006, le rachat de l’usine par le groupe Kion, propriété de la banque Goldman Sachs et du fonds de pension KKR, devait aussi permettre à l’usine de perdurer.
Pourtant en 2011 la direction annonce la fermeture de l’usine. Car derrière ce rachat se cachait un LBO, une opération de leverage buy-out qui offre à des groupes financiers de juteuses plus-values par un système de "rachat par endettement", mais en réalité pèse sur le devenir des entreprises et des emplois. Un montage financier qui concerne 5 000 entreprises et 2,5 millions de salariés en France.
Comment fonctionnent ces opérations spéculatives ? Et comment lutter contre ces LBO ? Une loi est-elle possible ? Des réponses avec Fiodor Rilov, avocat spécialisé en droit du travail et Dominique Plihon, « économiste atterré » et porte-parole d’Attac.

Source France Inter La-bas si j'y suis
Commentaire  (anonyme), vendredi 10 janvier 2014 à 10:
Un exemple particulièrement expressif de la logique des LBO, la société TERREAL n°1 français des tuiles et autres objets en terre cuite destinés à la construction.Vendue par St Gobain pour 467M€ au groupe EURAZEO et au fond d'investissement Carlyle en octobre 2003, dégraissée et revendue en juillet 2005 à LBO France pour 860M€. Accablée de charges financières et touchée par le ralentissement du marché de la construction au point d'être endettée au niveau de 903M€ en 2013, LBO France cède ses billes à un troisième groupe financier, Park Square et Goldman Sachs, qui reprennent le flambeau en métamorphosant 402M€ en actions et en conservant le reliquat de dette sous sa forme actuelle, c'est à dire 500M€ ce qui lui permet de profiter de l'abattement fiscal lié aux frais financiers des sociétés. Une pirouette qui fait de ce groupe le créancier ET l'actionnaire décideur de TERREAL. Une manière de repousser la note finale tout en gardant espoir d'une reprise du marché de la construction. Cette formule de transformation totale ou partielle de la dette en actions est un procédé qui est probable que nous verrons fleurir en 2014, nombre de sociétés vampirisées par LBO étant logée à la même enseigne que TERREAL.

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