Grâce à l'export et la vente en ligne, l’entreprise millavoise connaît un fort développement ces derniers années. Aujourd'hui, ses créations ne sont plus seulement appréciées dans le sud de la France : elles font également le bonheur des fortunés dans le Golfe Persique, aux USA, mais aussi en Chine et en Turquie.
Comme beaucoup de briqueteries françaises, la société des Terres cuites de Raujolles aurait pu disparaître à jamais au milieu des années 1970. "Après le premier choc pétrolier, rares ont été les survivants dans notre secteur. Par chance, mon père qui gérait alors l’entreprise a eu le nez creux, raconte Patrice Rivière. Voyant le prix du combustible grimper en flèche, il s’est lancé à fond dans la décoration murale sans abandonner les tuiles et les briques. Il a ainsi pu vendre plus cher nos produits et pérenniser l’entreprise."
55 % des ventes réalisées à l’étranger
Réputé pour son travail “fait maison” et l’excellence de ses réalisations, cette petite entreprise familiale a vécu bien des tournants depuis sa création à Millau, en 1830. Patrice Rivière, lui-même, a joué gros à la fin des années 1990 en misant sur Internet et la vente à l’export. "J’y ai cru et l’histoire m’a donné raison, sourit le patron. Actuellement, poursuit-il, 55% de notre chiffre d’affaires est réalisé à l’étranger, principalement aux Etats-Unis, dans le Golfe Persique, en Chine et Turquie. Quant à nos bénéfices sur la toile, ils ont doublé cette année."
L’héritier ne s’en cache pas : l’entreprise dont il a repris la destinée en 1999 collectionne les références, et plus seulement dans la rubrique des édifices historiques. Aujourd’hui, du Japon à Rio de Janeiro, en passant par Chicago, Dubaï, Londres ou Paris, les propriétaires privés les plus fortunés du globe s’arrachent le savoir-faire séculaire de sa famille qui a élu domicile sur les pentes du Larzac.
Des relations privilégiées avec les architectes des richissimes
C’est là, dans une petite carrière qu’est extraite l’argile, ce matériau fin et naturel que l’on retrouve dans les briques, les tuiles, mais aussi les carreaux de sol, les vasques et les faïences unies et décorées de l’enseigne. "Ce qu’on fabrique n’a rien à voir avec ce que proposent nos concurrents de l’industrie. C’est ce souci de se démarquer, d’être original dans nos créations qui expliquent le succès des Terres cuites de Raujolles", présume Patrice Rivière.
Si on peut le croiser à Millau, au showroom de l’entreprise qui emploie six salariés à ses côtés (CA non communiqué), ce dynamique dirigeant de 47 ans voyage énormément. Il s’agit d’entretenir des relations privilégiées avec les architectes des richissimes... Cette stratégie se révèle payante puisqu’il décroche des contrats juteux, comme la livraison de 150 tonnes de terres cuites pour une villa à 80 millions d’euros à Koweit-City. Avec de tels clients, l’avenir peut s’entrevoir avec sérénité.
DU LOUVRE À LA MAISON CARRÉE DE NÎMES, DE RIO À BIENTÔT SAN DIEGO
Ces dernières décennies, les Terres cuites de Raujolles ont participé à de nombreux projets pour des bâtiments historiques : on pense à la toiture en tuiles romaines de la Maison Carrée à Nîmes, aux tuiles “canal” émaillées du Debenham House de Londres, mais encore aux carreaux ornés du Lys au château de Blois, aux carreaux de sol pour le Musée du Louvre...
Actuellement, la société livre des terres cuites pour la galerie des Invalides, à Paris, et expédie de la faïence pour la marque de chocolats Godiva qui dispose de 600 magasins à travers le monde. Elle participe aussi à la création d’un hôtel de luxe à Rio de Janeiro et devrait bientôt livrer pour le palais du roi de Jordanie. L’enseigne est également présente dans 40 boutiques partenaires aux Etats-Unis, et envisage de créer une succursale à San Diego. Elle dispose de stocks impressionnants entreposés à Millau et d’un excellent site de vente en ligne, ce qui lui permet de livrer rapidement dans le monde entier.
Source Midi Libre par JEREMY BEAUBET
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