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21/09/2013

Terreal change de main

De nouveaux actionnaires pour Terreal. ING, Park Square et Goldman Sachs. Une bouffée d'oxygène pour la direction. Des inquiétudes pour les syndicats.
L'usine de Roumazières tourne à nouveau à plein régime. Mais pas question de parler de reprise alors que les départs à la retraite ne seront pas remplacés.
Une page se tourne chez Terreal. Le spécialiste de la tuile et de la brique, présent à Roumazières (450 salariés) et Chasseneuil (30 salariés) vient de changer de main. Exit LBO France, l'actionnaire majoritaire. Place à la banque ING et aux fonds Park Square Capital et Goldman Sachs qui emmènent dans leur sillage une vingtaine de créanciers. Une "restructuration financière, explique le groupe, qui permet de ramener la dette de 486 millions d'euros à 300 millions."
"Cette recapitalisation va nous permettre de maintenir l'activité alors que nous sommes confrontés à la baisse des constructions. Il n'y aura pas de conséquences sur l'emploi en Charente" commente Bruno Hocdé, directeur du site de Roumazières, en rappelant les derniers investissements sur l'une des quatre lignes de production. "Plus d'un million d'euros". Pour une nouvelle presse et la rénovation d'un four.
Des départs à la retraite non remplacés
L'usine tourne à nouveau "à plein régime depuis quelques jours" même si l'année a été difficile. Les dix jours d'arrêt en mars, ajoutés aux quatorze jours d'août restent gravés dans les mémoires.
De nouveaux arrêts sont prévus en fin d'année. Sous quelle forme ? Congés de formation ou simples vacances ? "Il est trop tôt pour le dire" estime le responsable, rassuré par l'activité des trois derniers mois. La météo, le retour du soleil et les conséquences des orages de juillet qui ont décoiffé les maisons, ont dopé les chantiers.
Les tuiliers ont dû aussi répondre aux demandes des nouveaux propriétaires qui ont anticipé leurs achats de matériaux fin 2012 pour ne pas subir la nouvelle réglementation thermique. "Il y a eu du mieux mais on ne peut pas parler de reprise" nuance Bruno Hocdé. Chez Terreal, la tendance est toujours au non-remplacement des départs à la retraite.
Côté syndicats, la vigilance est de mise. "Aujourd'hui, les nouveaux actionnaires rachètent la dette mais d'ici deux ou trois ans ils risquent de retirer leurs billes. C'est une histoire financière. La direction générale fait tout pour éviter les licenciements mais elle peut éjecter du personnel du jour au lendemain" redoute Laurent Delias, délégué CGT, échaudé par les turbulences passées.
Depuis le rachat de TBF par Saint-Gobain en 1996, les groupes industriels et financiers se sont succédés. La tuilerie, rebaptisée Terreal en 2000, est passée entre les mains des fonds d'investissements américains Carlyle et Eurazeo en 2003, avant d'échouer à LBO France en 2005. "On était 630 il y a dix ans, on est 450 actuellement et on aura de gros départs à la retraite dans l'année" anticipe le délégué syndical.
Source La Charente Libre par par Sylviane CARIN

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