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28/09/2013

Montricoux. Construction en terre crue : un inventaire de plus en plus complet

Un collectif pour retrouver les techniques anciennes les plus secrètes de la construction en terre crue.
Le pays Midi-Quercy a mis une nouvelle fois la terre crue à l’honneur lundi 16 septembre, à l’occasion de la cinquième rencontre du Collectif des professionnels de la construction en terre crue de Midi-Pyrénées.
Au programme, visite d’une maison en paille et en terre crue à Vaïssac, suivie d’une réunion dans la salle des mariages de la mairie de Montricoux avec une présentation spéciale du service de l’inventaire du patrimoine. Carole Stadnicki et Sandrine Ruefly, chargées d’inventaire, ont offert de manière synthétique et ciblée le résultat de huit années d’étude sur le pays Midi-Quercy menées avec un intérêt particulier pour la terre crue et la volonté constante de comprendre le bâti ancien, du plus prestigieux au plus modeste.
Ce patrimoine bâti en terre crue est pauvre en témoignages directs oraux ou écrits, mais très riche et tout à fait «lisible» pour ceux qui veulent reproduire ces savoir-faire, les transmettre et trouver de nouvelles solutions techniques et économiques. C’est l’esprit dans lequel s’est réunie une quarantaine de professionnels de la région, tous spécialisés dans ce domaine: artisans, architectes, fabricants de matériaux (briquetiers), distributeurs d’écomatériaux, équipementiers (presse à brique), économistes, formateurs, institutionnels (CAUE), métiers de la connaissance (histoire de l’art, ethnologie).
L’actualité du Collectif est aussi faite de projets et de préoccupations terre à terre: la réponse à un appel d’offres de marché public par un groupement d’artisans issus du Collectif, les règles professionnelles et l’élaboration de textes techniques référentiels, les difficultés des petites structures pour trouver une décennale, la création d’un site internet, etc. Tous ces sujets ont suscité des discussions ardues autour d’une table durant l’après-midi.
Échange de savoirs
L’un des objectifs du Collectif est d’encourager une dynamique des métiers de la terre crue autour de l’échange de savoirs entre professionnels. Le but est de pouvoir proposer aux clients, usagers ou demandeurs, des solutions en adéquation avec leurs besoins et leurs aspirations, tout en tenant compte des contraintes normatives de la construction neuve, telle que la réglementation thermique 2012, ou du respect du patrimoine bâti dans le cas de restaurations.
Les réunions du Collectif sont aussi l’occasion de mettre en lumière l’activité locale des professionnels du bâtiment dont voici quelques représentants:
- Raphaël Pausé de Scopéco, écoconstruction, à Montauban, tél. 06 24 46 92 27;
- Pascal Delprat, architecte, à Lafrançaise, www.delprat-architecte.fr;
- Stephan Gutierrez, artisan écoconstructeur, écohameau de Verfeil, tél. 06 78 76 44 20;
- Jérôme Tugayé et Bertrand Fourtanet, maçonnerie et enduits de terre crue, tél. 06 83 54 22 25.
Les différentes techniques du patrimoine local
L’adobe (teules crus) est encore très présent et fut massivement et systématiquement employé au cours du XIXe siècle. Dans un système constructif où l’appareillage intelligent donnait la part belle à la terre cuite, l’adobe n’était cependant pas utilisé que pour ses qualités économiques.
La bauge (paillabart) se retrouve, au cours des siècles, dans des variantes de techniques: levées de 40 à 60 centimètres fibrées ou non de bruyère (très rarement de paille) composées souvent de couches filantes (hauteur: 7 centimètres environ), parfois coffrées.
Le torchis dans les pans de bois, technique ancestrale toujours renouvelée avec constance dans la technique (sur éclisse).
Le pisé (rare et difficile à identifier dans nos contrées) que l’on regroupe parfois avec la bauge dans la famille des murs massifs en couches filantes.
Le mortier de terre utilisé pour bâtir les briques cuites et crues, ainsi que pour les enduire, est particulièrement présent dans le patrimoine du XIXe avec une qualité uniforme. Utilisé aussi en maçonnerie de pierre, il y est plus hétérogène.

Source La Dépêche du Midi

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