Dans le canton de Sancoins, niché au milieu d’une terre argileuse riche en minerai de fer, le village de Grossouvre concilie avec une belle maturité modernité et tradition. Il faut dire que son histoire est riche d’un patrimoine minier et industriel qui fut, à une époque, source de richesses et de prospérité. Depuis, bien sûr, la tradition du faire face à l’évolution de la société qui abandonne peu à peu ses usines. Mais pas question pour autant pour Grossouvre de sombrer dans l’oubli de l’Histoire. C’était sans compter sans la volonté de sa population de continuer à porter le flambeau d’une histoire qui ne semble pas prête de s’arrêter.
Grossouvre, village né de l’industrie
Ce week-end, le village tout entier s’est réuni pour fêter comme il se doit les cent-cinquante de Grossouvre, entre festivités et histoire justement. « 1868-2013, Grossouvre, un village né de l’industrie ». Le thème est lancé et se retrouve dans le méticuleux travail de l’association Aubois de terres et de feux qui a rassemblé dans un petit fascicule cette histoire de Grossouvre. On y apprend ainsi que c’est sous l’impulsion de la famille Aguado que le village a pris de l’ampleur et est devenu commune en 1863. Le déclin de la métallurgie à partir de 1879 ne signe pas la désertification de la commune. L’usine, les logements ouvriers construits par la famille Aguado sont rachetés et transformés en tuilerie-briqueterie mécanique en 1901 assurant quelques années prospères à Grossouvre. Notamment grâce à sa proximité avec le canal de Berry. Aujourd’hui, bien sûr, Grossouvre, comme d’autres, se bat pour continuer d’exister et le maire, Michel Monceau, n’a de cesse de la rappeler. Dans son discours précédant l’ouverture des festivités, il parle du « dynamisme » de sa commune tout en regrettant le peu d’attrait pour la Halle de Grossouvre.
À ses côtés, le député Yann Galut (PS) se félicite devant ce dynamisme et insiste sur l’importance pour les parlementaires de conserver un pied dans les communes de leur circonscription. Puis les festivités se déroulent au rythme du week-end. Un puzzle fait de chêne et réalisé par le trésorier de l’association, Bernard Declerck, est dévoilé en présence des enfants du village qui viennent y apposer les trois derniers morceaux manquants : des pièces représentants les communes environnantes.
Récits
Le même Bernard Declerck donnera quelque temps plus tard une conférence sur la création de la commune de Grossouvre. Mais une conférence volontairement en dehors des sentiers battus où l’on entend le récit de la découverte, en 2004, des traces d’une villa gallo-romaine près de Grossouvre ou encore la tragique histoire de François-Jean Lefebvre de La Barre dernier condamné à mort sur des accusations d’irrespect de religieux en France.
Pour compléter ces récits, une exposition réalisée là encore par l’association Aubois de terres et de feux est proposée au public dans l’enceinte de l’église. Très documentée, elle permet de retracer l’histoire de la commune dans ses moindres détails. Dans le même temps, le maire invite la population a le suivre pour une visite de la Halle de Grossouvre qui reste étrangère pour de nombreux habitants?! C’est dire.
Bien entendu, une telle fête d’anniversaire méritait bien un feu d’artifice, une brocante et autres festivités. Un peu contrariées certes par le temps orageux mais le cœur y était. Après tout l’on n’a pas tous les jours cent-cinquante ans?!….
Source Le Berry par Frank Simon
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