Jean-Louis Poulain, qui a travaillé là 13 ans, évoque l’activité de la briqueterie des Cassoirs, d’où sortait 30 tonnes de briques cuites et 3.000 tuiles par jour.
L'article consacré à la briqueterie des Cassoirs ( L'YR du 29 août) a ravivé bien des souvenirs à Jean-Louis Poulain, qui a débuté sa carrière à la « tuilerie » en 1957, comme rouleur de chariot.
Quelles étaient les activités de la briqueterie ? À cette époque, il fallait sortir 30 tonnes de briques cuites par jour et près de 3.000 tuiles. La fabrication des briques se faisait sur une vieille machine qu'on appelait la galetière. Cette machine, qui nécessitait trois ouvriers, était munie de deux pistons. Elle servait à former les briques. Au bout des pistons, une filière permettait de donner la forme des briques. Elles étaient de différentes tailles et étaient destinées aux planchers, aux cloisons ou aux murs.
La briqueterie avait-elle d'autres activités ? Oui, effectivement. Nous produisions aussi des mitres et des lanternes de cheminées, des frontons de terre cuite, des pots à fleurs sur commande, mais aussi des cheminées de toit destinées au château de Fontainebleau.
« L'ambiance était très familiale »
Combien d'ouvriers travaillaient là ? La briqueterie des Cassoirs employait 26 ouvriers. Trois étaient affectés au terrier, un au malaxeur, un au hangar à terre, et trois à la galetière. Il y avait aussi un rouleur et deux poseurs. Au four, deux enfourneurs et deux défourneurs étaient accompagnés de trois chauffeurs, qui étaient chargés d'alimenter le four en charbon pour faire cuire les briques à près de 1.000°. Un contremaître, un chef de cour, un employé de cour, un maçon et deux mécaniciens complétaient l'équipe.
D'où l'argile provenait-elle ? L'argile rouge était extraite sur le site, dans un terrier à ciel ouvert d'une superficie de trois hectares. Après avoir décapé la terre sur une cinquantaine de centimètres, nous pouvions en sortir environ 60 tonnes par jour.
À quoi étaient destinées les briques loupées ? Les briques sèches cassées étaient broyées et servaient à assainir la terre. Les briques cuites cassées étaient également broyées et servaient à réaliser les cours de tennis.
Où la cheminée se trouvait-elle ? Construite en briques rouges, elle se situait dans la cour de l'usine. A l'origine, elle mesurait 36 mètres de haut et était reliée aux fours par un tunnel. Dans les années 1960, elle a été coupée en deux après cerclage, pour ne mesurer que 18 mètres.
Quand l'usine a-t-elle cessé ses activités ? Je m'en souviens très bien, c'était le 15 janvier 1970. J'ai terminé ma carrière comme chef de parc chargé de la réception des clients, des commandes et du réapprovisionnement en briques et en tuiles. Après 13 années passées à la tuilerie, je peux dire que je n'ai gardé que de bons souvenirs. L'ambiance y était très familiale.
L'Yonne par André Lekhal
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