ING, Park Square et Goldman Sachs s'arrogent plus de 50 % du capital.
L'accord permet au fabricant de tuiles de réduire sa dette de 486 à 300 millions d\'euros.
« Cette fois sera la bonne ! », assure Hervé Gastinel, son dirigeant. Terreal, plombé par de nouveaux problèmes de dette en moins de quatre ans et la récession du marché, est passé officiellement, hier en début d'après-midi, sous le contrôle de ses créanciers. LBO France, qui avait racheté l'ex-filiale de Saint-Gobain en 2005 pour 860 millions d'euros, tire un trait sur son investissement. Une solution radicale qui s'imposait après la première restructuration, pourtant déjà lourde, menée il y a moins de quatre ans. ING, le fonds Park Square et Goldman Sachs s'arrogent plus de 50 % du capital, associés à une vingtaine d'autres créanciers. Oaktree est le seul sortant parmi les créditeurs.
En contrepartie, Terreal voit sa dette, déjà réduite de quasi moitié en 2009, ramenée de 486 à 300 millions d'euros et son échéance décalée de trois ans, à 2017. Il obtient en sus que toute contrainte de plafond de dette soit abandonnée pendant un an (un « covenant holiday » !) et même un crédit d'acquisition, notamment dans le bâtiment durable. Son plan d'affaires se veut de fait très conservateur. « Nous repartons avec un plan plus prudent et une perspective de reprise après 2015 », explique Hervé Gastinel.
« Prise de contrôle pacifiée et naturelle »
Le fabricant de tuiles, déjà heurté en 2008, s'est trouvé confronté à un nouveau ralentissement du marché immobilier début 2012. Il a rebondi en 2011, avec une croissance de plus de 10 % de son chiffre d'affaires, à 415 millions d'euros. Mais, fin septembre, il ne respectait déjà plus son échéancier de dette. Ses dirigeants se rendent compte alors que le trou d'air n'est pas passager, et va même se creuser les mois suivants. De nouvelles négociations s'ouvrent avec les créanciers. L'option de vente est vite écartée pour celle, moins clivante, d'une prise de contrôle des créanciers.
« Les créanciers participaient déjà à la gouvernance de l'entreprise depuis la dernière restructuration. Cette prise de contrôle s'opère donc de façon pacifiée et naturelle », dit Hervé Gastinel. L'appareil productif ne devrait pas être touché. « Il n'y a pas de plan social ni de fermeture d'usines », poursuit le dirigeant aux manettes depuis plus de dix ans. Lui-même devrait rester. « Je reste en place ainsi que le management. Nous avons signé à nouveau jusqu'en 2017. »
Source Les Echos par Par Anne Drif
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