Une position trop dominante sur la brique de mur en AquitaineBouyer-Leroux devra vendre 25 000 tonnes de ces produits par an à ses concurrents à leur prix de revient pendant au moins 5 an.
L’Autorité de la concurrence a finalement donné son accord au rachat des actifs d’Imerys TC par la SCOP Bouyer-Leroux, créant le premier acteur de la brique en France. Seule condition : Bouyer-Leroux devra, sur la région Aquitaine, vendre à ses concurrents 25 000 tonnes de briques de cloison à leur prix de revient, pendant cinq ans minimum.
Sept mois après l'annonce par Bouyer-Leroux, alors numéro trois du marché français de la brique, de sa volonté d'acquérir le leader de son segment Imerys TC, l'opération vient de recevoir le feu vert de l'Autorité de la concurrence.
Ce délai a permis à l'Autorité de lever les risques d'atteinte à la concurrence qu'elle avait identifiés lors d'une première enquête, et qui l'avait poussés à exiger en avril 2013 un examen approfondi de cette opération. En effet, l'union de ces deux acteurs de la brique (respectivement numéro 3 et numero 1 du marché) faisait craindre à l'Autorité une situation de quasi-monopole sur les briques de cloison dans le grand Ouest de la France et une position très importante sur les briques de mur en Aquitaine.
La création d'un géant de la brique
De fait, le rapprochement des deux sociétés devrait créer un géant de la brique, pesant près de 50% sur ce segment et, en particulier, 22% sur celui des solutions constructives pour la maison individuelle, loin devant Terreal (actuel numéro deux du marché) et Wienerberger.
Le nouvel ensemble sera doté de dix sites de production dans l'Hexagone (y compris celle que Bouyer-Leroux est en train de bâtir en Seine-Maritime), plus de 750 salariés et un chiffre d'affaires cumulé de 185 M€. Une taille critique "indispensable", selon le PDG de Bouyer-Leroux, Roland Besnard, pour répondre aux besoins en R&D et faire face à la consolidation du marché en aval des industriels.
25 000 tonnes de briques de cloison à céder chaque année en Aquitaine
L'Autorité a cependant mis une condition à ce rachat qui entrainerait, selon elle, des problèmes de concurrence sur la brique de mur dans la région Aquitaine. "En raison des préférences régionales marquées des consommateurs", souligne son communiqué, "les briques de mur constituent un marché distinct des autres matériaux de construction de murs porteurs, et en particulier du bloc béton en Aquitaine." Hors sur ce territoire, selon l'Autorité, la réunion de Bouyer-Leroux et Imerys TC aurait conféré à la nouvelle entité des parts de marché telles qu'elle aurait pu augmenter ses prix de vente.
L'Autorité de la concurrence exige donc de Bouyer-Leroux qu'il vende à ses deux concurrents, ou à un grossiste actif auprès des réseaux de distribution et de négoce de la région, l'équivallent de 25 000 tonnes de briques par an, à leur prix de revient. Cette exigence courra sur cinq ans, renouvelable une fois. Ce volume correspond selon l'Autorité aux ventes de Bouyer-Leroux sur l'Aquitaine avant l'opération.
Cette condition devrait permettre aux concurrents de s'organiser pour se constituer une clientèle en Aquitaine, voire de créer leur propre site de production sur place.
Source Le Moniteur
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