
Elles sont en cours de construction aux Vallons du Griffoul et sont
annoncées pour dépasser les normes de 2020, relatives aux performances
des habitations à 'énergie positive '.La "Semaine nationale des HLM" qui
a lieu en ce moment, a pour objectif de déconstruire l'image négative
du logement social. "Non, les HLM ne sont pas faits que pour les
familles défavorisées, il y a du logement de grande qualité", affirmait
hier le président d'Habitat Audois, Robert Alric, le premier bailleur
social du département. Et, à titre d'exemple, cette visite de chantier
concernant deux logements HLM implantés aux Vallons du Griffoul (la
nouvelle zone de lotissements au sud ouest de la ville), techniquement
"révolutionnaires". Ces maisons de plain-pied, de type T3 et T4, sont
mitoyennes et sont dites à "énergie positive". Autrement dit, ces
habitations doivent "produire plus d'énergie qu'elles n'en consomment".
Soit les tenants d'une norme qu'il est prévu d'atteindre en 2020.
Un chantier expérimental
Cet ambitieux chantier, qui reste "expérimental", existe tout d'abord
grâce à la volonté du fabricant de matériaux en terre cuite, Terreal.
Par la suite, la ville a fortement appuyé le projet, en particulier en
"amenant le terrain", tandis que le lycée professionnel Andréossy était
partie prenante (lire en encadré), tout comme le bailleur social Habitat
Audois. À l'exception d'un radiateur électrique sèche-serviette placé
dans la salle de bain, seul un poêle à bois équipé d'une arrivée d'air
émanant du plancher, devra suffire à chauffer l'habitation. Prévision
pour le T3 ou le T4, deux stères de bois par an. L'isolation
exceptionnelle de ces deux constructions n'est en effet censée absorber,
en ce qui concerne le chauffage, que 15 kW annuels par m² habitable !
Être étanche à l'air
Le principe consiste à assembler des panneaux en terre cuite verticaux
d'un seul tenant, avec, outre un calepinage particulier des alvéoles
intérieures, visant à retarder les échanges thermiques, un isolant
incorporé dans la brique même. La mise en œuvre des matériaux est des
plus soignée car l'objectif est de rester le plus étanche à l'air. Les
nouvelles normes annoncent des tests "d'infiltrométrie", soit un gros
aspirateur branché sur la maison, mesurant les fuites, alors que le
bâtiment vient d'être terminé. Armand Cathala, d'Habitat Audois,
passionné par ce projet, relève que "si dans les logements anciens la
somme des petits trous laissant passer l'air, est l'équivalent en
surface d'une feuille de papier au format A4 (21 x 29,7 cm), ici nous
allons nous trouver entre le timbre-poste et la carte de crédit".
Un poêle à bois
Le poêle à bois sera appuyé à une cloison en terre crue. Cette cloison,
dessinée pour atteindre les pièces fermées ne bénéficiant pas des
calories directes de l'appareil de chauffage, a pour objectif de
diffuser la chaleur de ce dernier. En été, la terre doit apporter de la
fraîcheur à l'habitation, sachant que les concepteurs, au regard de
l'exposition des maisons, se sont penchés avec attention sur
l'orientation et sur les dimensions des ouvertures. Par ailleurs, les
panneaux photovoltaïques qui seront censés rendre la maison "autonome",
ont été calculés pour une surface minimale, de façon à ne pas alourdir
le budget de l'ensemble de l'opération.
Apprendre à habiter
Il faudra également "apprendre" aux futurs habitants à utiliser ces
habitations, sachant qu'une équipe de sociologues et de techniciens sera
présente sur ces "bâtiments instrumentalisés", équipés de capteurs,
pour "aider les occupants à se comporter au mieux" en matière de gestion
d'énergie. Deux "maisons laboratoires", qui pourraient faire école. Le
T3 et le T4 dits "Habitat social positif", pour lesquels la société HLM a
investi 381 177 euros, devraient être habités à la fin du mois de
novembre.
Source L'Indépendant
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