Le président de l’Association des briquetiers (ABA), Miloudi Salah Eddine, souhaite que l’Etat mette de l’ordre dans la production des produits rouges, un secteur dont une sorte de monopole s’est emparé, dans un marché ouvert aux quatre vents. D’évidence, il y a des marchés dans le Btph, et cela aiguise l’appétit gargantuesque de ceux qui disposent de carrières. Le fait est que, dans la région du Centre, par l’exemple, au moins une vingtaine de briqueteries s’approvisionnent auprès d’un seul fournisseur à des prix élevés au lieu de disposer de leurs propres carrières, relève Miloudi, dans une déclaration à l’APS. La situation était meilleure, se souvient-il, quand la Société de gestion des participations de l’Etat (SGP des produits rouges) gérait les briqueteries. Elle rendait disponibles des réserves d’argile pour remplacer l’épuisement de certaines carrières et pouvait même ouvrir l’accès à d’autres en cas de besoin. Cela a cependant changé, regrette Miloudi.
Les briqueteries en exploitation sont au nombre de 160, auxquelles s’ajoutent une cinquantaine en réhabilitation, selon les chiffres cités par le président de l’ABA. Ces usines ont été toutes privatisées. Elles produisent notamment de la brique, des tuiles et des hourdis (éléments préfabriqués de planchers). Aussi, Miloudi lance un appel en direction des pouvoirs publics, les invitant à faire en sorte que l’accès aux carrières d’argile, une matière nécessaire pour la production des produits rouges, dont la brique, soit possible, parce que difficile aujourd’hui. Une réflexion «sérieuse et positive» devrait être engagée en impliquant tous les acteurs du secteur, notamment le ministère de l’Industrie, l’Agence nationale du patrimoine minier (Anpm) et les briquetiers pour gérer le problème d’approvisionnement d’argile.
L’argile est disponible mais l’accès y est difficile en raison de la mauvaise gestion et des lourdeurs administratives, c’est ce qui «freine» l’activité des briqueteries nationales, déplore-t-il. Une usine qui souffre d’épuisement de carrière est contrainte de s’approvisionner d’argile auprès des fournisseurs à des coûts élevés, d’où la nécessité de faciliter l’accès aux réserves d’argiles à ces producteurs à moyen et long terme, recommande Miloudi, qui s’exprimait en marge de Batimatec 2013 (4-8 mai), une manifestation qui a ouvert samedi ses portes au Palais des expositions (Pins Maritimes, Alger).
Source La Tribune par Youcef Salami
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire