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17/04/2013

Quelle est la suite de la procédure de protection administrative pour l’équipementier bavarois pour l’industrie de la terre cuite Lingl?


Il est prévu une réduction significative des effectifs annonce le Directeur Général Hugo Schneider.  Lingl a jusqu’au 18 Avril pour mettre au point son plan de redressement. Pour se faire une nouvelle procédure de protection administrative permet de simplifier les restructurations.

Comment se déroule cette procédure ?
Nous-nous sommes entretenus avec l’avocat spécialisé dans le droit des faillites, Christian Plail, qui est l’expert le plus avisé dans ce domaine :
La société familiale Lingl se trouve dans une situation extrêmement difficile On peut avoir recours à  la loi pour un redressement simplifié des entreprises ( ESUG) qui est rentrée en vigueur depuis Mars 2012.

Peut on décrire cela comme une variante de la procédure de redressement judiciaire ?
Christian Plail : Il s’agit bien d’une variante du redressement judiciaire. En premier plan il s’agit de redresser l’entrerprise. Il s’agit de permettre la continuité et non de liquider l’activité.

Dans quel cas les sociétés peuvent avoir recours à cette procédure ?
Christian Plail : La procédure de protection peut être déclenchée en cas de menace de cessation de paiement sans pour autant que cette cessation de paiement soit déjà avérée et quand il y a des perspectives de redressement fondées.

Quelle instance prononce l’ouverture de cette procédure ?
Christian Plail : La demande d’ouverture doit être déposée au tribunal administratif de référence.
La demande doit être accompagnée de l'attestation d'un expert, qui doit indiquer les conditions pour l'ouverture de la méthode dite du  bouclier de protection administrative. L'expert peut être un commissaire aux comptes, un conseiller fiscal ou  un avocat ou une personne ayant des qualifications comparables.
Pendant les trois premier mois, la société ( dans le cas qui nous préoccupe LINGL) est placée sous ce fameux bouclier de protection administrative.

Qu’est ce que cela signifie pour les créanciers de l’entreprise ?
Christian Plail : Dans les trois premiers mois un plan de redressement est mis sur pied. Dans ce plan est présenté la structure nouvelle de la société et comment les créances seront traitées ( de manière proportionnelle). Ce plan doit être approuvé par les créanciers lors d’une cession du tribunal.

Dans le cadre de la gestion autonome de la procédure, la direction historique reste aux commandes. Est-ce logique ?
Christian Plail : En fait le directeur général reste toujours au poste de commande. Il reçoit cependant l’aide d’un copilote de taille. Dans le cadre de la gestion autonome de la procédure, il n’y a pas d’administrateur judiciaire de nommé à la tête de l’entreprise mais on a recours  à un tuteur. Celui-ci dispose de pouvoirs étendus et contrôle la direction. Cette gestion autonome doit être un incitatif pour déclencher au plus tôt une procédure de redressement judiciaire et pas seulement lorsqu’il est trop tard pour bâtir les conditions de la restructuration.

Que se passe-t-il quand le plan de redressement n’est pas approuvé ?
Christian Plail : Alors la procédure se transforme en procédure de faillite.  Ce qui ne signifie pas pour autant la fin.  Par exemple l’activité peut reprendre de manière durable après une reprise réussie par un investisseur.

Dans le cadre de la procédure de redressement , il existe la possibilité que l’état prenne en charge les salaires. Comment cela fonctionne-t-il concrêtement ?
Christian Plail : Pour les salariés 3 mois de salaire sont pris en charge par le fond d’insolvabilité. Sur cette période les salaires, charges et passifs salariaux sont sécurisés. Il existe également la possibilité de préfinancer ces fonds par l’intermédiaire d’une banque qui sera remboursée par  l’agence fédérale du travail.

Quel impact aura la procédure sur les retraites et sur les indemnités de licenciement ?
Christian Plail : Les personnes concernées ne connaitrons pas d’impact sur leur retraite. En effet si l’entreprise ne peut plus payer les cotisations de retraites, alors l’association  de garantie des pensions de Cologne se substitue à elle. Par contre la procédure de redressement impact la durée du préavis de licenciement des salariés du fait de la procédure simplifiée de licenciement.

Pour Lingl il est à craindre un plan de licenciement conséquent. Ceci se concrétisera après le 18 Avril dans une seconde phase de la procédure…
Christian Plail : Le redressement peut passer par une réduction massive du personnel . Pour Lingl il a été évoqué la possibilité de créer une société de formation et d’occupation des personnes licenciées. Cette société serait financée en partie par l’état et en partie par l’entreprise.
Un sujet important sera le plan social. Il peut conduire à des modifications substantielles des contrats de travail des employés comme par exemple le temps de travail. Ceci passe également par un accord avec le comité d’entreprise et le syndicat.


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