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04/03/2013

DETTE/LBO : LES SIX LEVIERS POUR S'EN SORTIR


Alors que les LBO annoncent un second souffle sur les marchés financiers, la dette générée par les LBOs des années 2000 (416 milliards d'euros en Europe) continue à peser sur l’avenir des entreprises « cible ». Quelles sont les solutions pour ces entreprises pour restructurer leur capital et restaurer leur compétitivité face à la crise ?
  • EFFACER DE LA DETTE C'est la solution redoutée par les banquiers. Face à une situation devenue intenable pour l'entreprise, quand le service de la dette s'avère trop élevé par rapport aux revenus de l'activité, elle peut demander à ses banques d'effacer une partie de la dette. En France, la procédure de sauvegarde financière accélérée (SFA) a été créée en 2011 pour faciliter cette démarche. Ce « chapter 11 » à la française, qui ne concerne que les dettes financières, permet d'adopter le plan de restructuration à la majorité des créanciers et non à l'unanimité. Cette solution permet de redonner des marges de manœuvre à l’entreprise concernée. L’effacement de la dette ne permet pas de réinjecter des capitaux nouveaux si une restructuration est devenue indispensable pour retrouver de la compétitivité.

  • RENÉGOCIER SES ÉCHÉANCES Un business plan solide peut permettre à l'entreprise de retarder le paiement de sa dette. C'est ce qu'a fait TDF la société de services numériques et télécoms qui, avec l'accord de ses banques, paiera en 2016 les 3,7 milliards d'euros prévus en 2014 et 2015. Un bol d'air qui lui permettra de financer le développement de services (4G, télévision à péage, radio numérique...). Mais qui alourdira ses frais financiers. Cette renégociation des échéances doit s’appuyer sur un plan permettant de dégager suffisamment d’EBITDA pour rembourser la partie restante de la dette, ce qui est de plus en plus difficile dans cette période de récession de la plus part des marchés dont les entreprises ne maîtrisent pas le l’ampleur.

  • TROUVER DE NOUVELLES RESSOURCES Un apport de cash détend les relations avec la banque. Céder des actifs non-stratégiques permet de rembourser la dette. D'autres entreprises, plus grandes, font appel au marché obligataire pour transformer leur dette en obligations. C'est ce qu'a fait Numericable détenu par les fonds Carlyle, Cinven et Altis, en levant 360 millions d'euros en février. Bien entendu cette solution ne peut pas s’appliquer à une entreprise mono-secteur.

  • REFAIRE LES POCHES DE SON FONDS  Dans ce cas, c'est le fonds d'investissement qui est sollicité. L'actionnaire remet au pot et prend une nouvelle part du capital. Cela permet de réduire le taux d'endettement de la société. Et de donner des garanties supplémentaires aux créanciers. La structure financière de l'entreprise s'en retrouve mécaniquement améliorée. Elle peut financer sa croissance pour payer ses dettes. À la fin de 2011, les fonds d'investissement, dont Equistone Partners, ont réinjecté 19 millions d'euros dans le capital de Desmet Ballestra.


  • TRANSFORMER SES CRÉANCIERS EN ACTIONNAIRES La solution est plus rare, les banques n'aimant pas prendre la place des entrepreneurs. Cette technique, plus souvent utilisée dans le monde anglo-saxon, consiste à transformer une partie de la dette en actions. Après d'âpres négociations, le chimiste lorrain Novasep a ainsi obtenu une réduction de sa dette obligataire de 415 à 150 millions d'euros, le reste étant converti en capital. Monier n’a pas réussi en  Avril 2012 à lever son émission d’obligations ( 250 millions d’euros).


  • PLACER LA SOCIETE EN PROCEDURE DE SAUVEGARDE Ce sixième levier n’est considéré que comme un ultime recours par la plus part des dirigeants qui sont également actionnaires et partie prenante de l’issue. Cette solution permet généralement de bénéficier du soutient de l’état ( qui supporte le poids des restructurations), permet de faire rentrer de nouveaux acteurs et de repartir avec une ou des entreprises débarrassées de leurs branches mortes ( frais de structure élevés) et de leur dette. Bien évidemment les fonds et les banques préféreront  aboutir à un compromis plus acceptable pour leurs intérêts plus tôt que de devoir effacer capital et créance.

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