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06/02/2013

Relance du BTP: Des députés réfléchissent à une taxe sur le recyclage des déchets de matériaux de construction

Ça bouge du côté de l'Assemblée nationale. « Un groupe d'études se met en place sur les carrières et les matériaux de construction pour imaginer un modèle économique et fiscal incitant au recyclage, car le secteur a été le grand oublié du Grenelle de l'environnement », a indiqué hier le député de l'Ardèche, Pascal Terrasse, à l'occasion de la signature par Yprema, spécialiste du recyclage des déchets de BTP, de son premier accord de franchise avec l'entreprise ardéchoise CBM, établie à Teil. C'est justement en Ardèche qu'a été créée il y a un mois la première entreprise française de recyclage de matelas. « Il existe une taxe sur les matelas finançant leur recyclage, pourquoi pas une taxe sur les matériaux de construction ? », s'est interrogé le député, par ailleurs membre de la commission des Finances de l'Assemblée. Qu'il s'agisse d'une écotaxe touchant tous les produits, comme pour l'emballage, ou d'une taxe spécifique applicable uniquement aux matériaux qui ne seraient pas recyclés, cela reste à définir, mais la réflexion est lancée.
200 millions de tonnes de granulats par an
La France est en retard dans le recyclage des déchets de BTP. Il s'agit notamment de recycler le béton issu des déconstructions de routes et de bâtiments, en le concassant pour le réemployer comme sous-couche des routes en substitut aux granulats « neufs » issus de carrières. La moitié des matériaux de construction naturels produits en France servent à la route, ce qui représente 200 millions de tonnes de granulats par an, dont 20 millions de tonnes seulement proviennent du recyclage.
Les plus importants acteurs du recyclage sont Eurovia, la filiale de travaux routiers de Vinci, suivi de Colas, son alter ego chez Bouygues, qui recyclent eux-mêmes les matériaux issus de leurs chantiers routiers. Entreprise familiale n'ayant pas les moyens financiers de constituer un maillage national, Yprema a lancé une franchise pour profiter du développement du marché. Une démarche inédite dans le monde des travaux publics. A partir de l'année prochaine, Yprema prévoit trois nouveaux franchisés par an.
Source Les Echos  par Myriam Chauvot

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