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23/02/2013

Les terres rares sont-elles dangereuses ?

Une étude allemande met en cause l’usine de traitement des minerais de terres rares construite en Malaisie par Lynas, qui n’aurait pas pris suffisamment de précautions.
Dans sa lutte contre l’implantation de l’usine Lynas en Malaisie, l’ONG SMSL (Save Malaysia, Stop Lynas) a obtenu le concours du réputé institut allemand Oeko-Institut, l’institut pour l’écologie appliquée. Doté d’un budget annuel de 12 millions de dollars, employant 140 salariés dont 90 chercheurs, l’Oeko-Institut est en pointe sur le développement durable et a pour principaux clients des ministères, des agences fédérales, des entreprises industrielles et des agences de l’Union Européenne.
Lynas a constuit en Malaisie, à Kuantan, une usine destinée à raffiner les concentrés de terres rares extraits de sa mine de Monut Weld, en Australie. Plusieurs déficiences environnementales ont été relevées par l’institut dans le fonctionnement de l’usine de traitement. « L’environnement est affectée par des substances acides, ainsi que par des particules de poussières qui sont émises dans l’ait à des taux de concentration largement supérieurs aux taux obtenus en Europe par les systèmes de traitement des gaz les plus avancés », accuse Oeko. L’institut pointe également les résidus toxiques et radioactifs qui ne sont pas suffisamment isolés et peuvent contaminer les terres et les nappes phréatiques. Sur le long terme, la question de la sécurisation des résidus n’a pas été résolue.
Le stockage des déchets produits lors du raffinage des concentrés de terres rares est complexe et doit être divisé en trois phases. Selon l’expert en déchets chimiques et nucléaires Gerhard Schmidt, les résidus contiennent une quantité importante de thorium, qu’il est difficile de stocker lors des moussons qui durent de septembre à janvier. Il critique également la faible épaisseur de l’isolation des réservoirs où sont stockés les résidus. Les normes appliquées sont largement inférieures à celles en vigueur en Allemagne. Il s’oppose formellement à l’intention de Lynas de vendre les résidus stabilisés et séchés comme matériaux de construction, affirmant que ceux-ci ont une radioactivité dangereuse pour le public.
L’institut affirme également qu’on ne procède actuellement significatif à aucun recyclage des terres rares. Si des progrès ont été enregistrés dans cette direction, les besoins en terres rares requièrent encore l’augmentation des capacités minières.
Source L'Usine Nouvelle par Daniel Krajka

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