Une production de deux grands types de briques
Cette entreprise, qui emploie une quarantaine de salariés dans son usine de Buzançais située dans l’Indre, est l’une des plus importantes unités de production dans cette spécialité pour le monde entier. « IFB Refractories utilise l’argile qui provient de nos carrières de Selles-sur-Nahon et Heugnes, situées dans le même département que l’entreprise, explique Didier Pessiot. Et nous fabriquons deux grands types de briques réfractaires isolantes. Les unes, produites avec une argile diatomite, sont rouge(s) ou beige(s), les autres font partie des briques dites blanches : ce qui correspond en tout à une vingtaine de références, qui se différencient principalement par leur densité et leur température d’utilisation : de 1 050 à 1 550 °C. Chaque qualité se décline en cinq formats principaux et un grand nombre de spéciaux : plaquettes, coins et couteaux pour les voûtes, pièces de formes, supports de résistance, etc. Les briques blanches représentent près de 95 % des volumes de notre production qui peut atteindre 6 millions de briques par an. Ces briques réfractaires isolantes sont destinées à l’industrie, notamment les hauts fourneaux des aciéries, les incinérateurs, les carrelages, les sanitaires, les fours tunnel des industries céramiques tels qu’Area Franceram et les verriers du monde entier, comme Arc International, Corning, ou spécialisés comme Rockwool (voir ICV n° 1040, pages 26 et 27). IFB Refractories est aussi une des rares entreprises homologuées pour fournir les réfractaires isolants destinés aux fours d’anode pour la production d’aluminium primaire sous technologie Pechiney ».
Une forte exportation
Le déclin des hauts fourneaux en France a incité le dirigeant non seulement à encore mieux maîtriser la production des briques, mais aussi à l’orienter vers de nouveaux marchés. De ce fait, IFB Refractories exporte aujourd’hui plus de 85 % de sa production. « Toute l’organisation de l’entreprise est orientée vers l’exportation qui a atteint 3,614 millions d’euros en 2011, soit 86,13 % du chiffre d’affaires de 4,196 millions, indique Didier Pessiot. Le chiffre d’affaires 2012 est évalué à 4,8 millions d’euros. Notre principal client reste l’Allemagne vers lequel nos exportations représentent 60 % de notre chiffre d’affaires. Nous exportons aussi régulièrement vers la Suède, l’Argentine, le Brésil, le Barhein. Nous avons connu un essai réussi en 2011 en Australie avec un partenaire japonais qui devrait nous apporter de nouveaux développements dans les prochaines années. Nous avons également trouvé un nouveau marché au Canada, » poursuit-il.
Difficultés d’investissement, mais… classée parmi les bonnes entreprises de son secteur
«À ce jour, poursuit Didier Pessiot, notre carnet de commandes représente près de trois mois d’activité, ce qui est très correct. Mais nous devons rester prudents en maîtrisant ou même en freinant notre croissance actuelle car notre activité est quelquefois cyclique : ce qui n’est pas compatible avec les rigidités des administrations et de la législation françaises. En effet, parce que notre société avait fait partie d’une multinationale, son retour à l’indépendance en 2004 a été beaucoup plus difficile que prévu, du fait de l’absence totale de soutien et de la méfiance des clients et des fournisseurs. En 2005, nous avons alors dû placer l’entreprise sous la protection du Tribunal de Commerce de Châteauroux qui nous a finalement accordé en juin 2007 le bénéfice d’un plan de continuation, prévoyant un remboursement des créanciers sur dix ans. Mais ce plan, qui devait nous sauver, nous empêche en fait d’investir : je ne peux que maintenir en état et améliorer l’outil industriel pour ne pas mettre l’entreprise en danger. En effet, aucun investissement significatif n’est possible parce que les sociétés d’assurance-crédit comme la Coface ou la SFAC ou les renseignements commerciaux comme Dun & Bradstreet classent IFB Refractories parmi les bonnes entreprises en terme d’analyse financière, lui reconnaissant des niveaux de ventes et des bénéfices retrouvés ainsi que des clients solvables. Pourtant, ils refuseront d’apporter leur garantie jusqu’en 2017 : un long purgatoire pour IFB au motif que l’“on n’aide pas une entreprise en difficulté”. Heureusement que les hôpitaux ne tiennent pas ce raisonnement, sinon ils refuseraient les médicaments aux malades en leur disant de revenir quand ils seront en bonne santé », indique avec amertume Didier Pessiot.
Le secteur “recherche et développement” est aussi une priorité
IFB Refractories poursuit aussi ses recherches pour lesquelles une ingénieure de l’école Ensci de Limoges est employée à plein-temps. « La première reconnaissance de l’entreprise par le métier est venue de notre démarche innovante de recherche, sur la corrélation entre la densité et la conductivité des briques isolantes. Au moins dans ce domaine, nous avons bénéficié d’un soutien financier efficace d’Oseo et du Conseil général de l’Indre qui a financé les travaux effectués par notre ingénieure sur les équipements sophistiqués de l’Ensci et avec l’aide des professeurs hautement spécialisés de cette école supérieure. Nous avons obtenu des résultats significatifs dans la connaissance de la structure interne de nos produits et nous avons commencé l’application pratique de cette recherche qui devrait nous permettre d’améliorer la maîtrise de notre procédé et l’augmentation du pouvoir isolant de nos produits, » conclut Didier Pessiot.
Source l’Industrie Céramique et Verrière
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