Pour l'ensemble des 27 pays de l'UE, le marché total des énergies renouvelables représente près de 1,2 million d'emplois, principalement dans le photovoltaïque, la biomasse solide et l'éolien. Le CA cumulé des EnR est, quant à lui, évalué à plus de 137 Mrds €. Des chiffres qui illustrent l'importance de ces nouvelles filières, même si un recul se fait sentir dans plusieurs branches.
Outre leur participation au mix énergétique européen, à hauteur de 13,4 % de la consommation brute finale, les énergies renouvelables sont également un secteur industriel générateur d'emplois et de richesses. L'étude annuelle EurObserv'ER 2012 (www.eurobserv-er.org/downloads.asp) dresse un panorama de toutes les branches des EnR d'un point de vue socio-économique afin de rendre compte de l'impact dans chaque pays de l'Union. La France se classe le plus souvent dans le peloton de tête, oscillant entre la 2e et la 5e place, selon la source d'énergie étudiée.
Le solaire reste leader des EnR
A tout seigneur, tout honneur, le solaire reste – et de loin – le champion toutes catégories des EnR en Europe. A lui seul, le photovoltaïque employait, en 2011, près de 312.000 personnes dans l'Union européenne dont 111.000 en Allemagne, le pays qui dispose du premier parc installé (24.875 MWp). L'Hexagone, deuxième pays de ce classement, comptait en 2011, 62.750 emplois dans le photovoltaïque avec un parc de seulement 2.830 MWp. Mais à l'inverse de l'Allemagne, où le secteur connaissait une croissance (+3 %), le nombre de salariés en France était en recul de près de 10 % entre 2010 et 2011. La filière a en effet subi un déclin du marché suite à de nouvelles mesures appliquées qui ont fait chuter les ventes, avec un impact sur l'emploi et le chiffre d'affaires (5,2 Mrds €). L'étude estime que la révision des dispositifs d'aide dans les différents états membres et la menace de conflit commercial avec la Chine rendent l'avenir incertain. Pour le solaire thermique (48.000 emplois et 3,8 Mrds € en Europe), le marché français est resté constant : les installations individuelles, en baisse, ont été relayées par les systèmes collectifs et les exportations. D'où une certaine stabilité dans le nombre d'emplois (8.100) et le chiffre d'affaires (435 M€).
La France en retard sur l'éolien
L'industrie éolienne européenne subit, quant à elle, les effets de la crise financière et la pression croissante des industriels asiatiques ou américains. Ils sont confrontés, selon EurObserv'ER, à l'offre excédentaire sur la marché des turbines et à la concurrence de sources d'énergie alternatives comme le gaz ou le nucléaire. Mais les machines danoises, allemandes et espagnoles se vendent partout dans le monde et la contribution de la branche au PIB de l'Union européenne est loin d'être négligeable : 32,3 Mrds € en 2011. L'éolien employait, à la même période, 270.000 personnes à travers le continent. La France ne se hisse qu'à la 5e place du classement, avec 20.000 salariés environ, pour un parc installé de 6,7 GW, alors que le pays dispose du deuxième gisement européen. Là encore, l'Allemagne écrase la concurrence avec plus de 101.000 employés et une puissance de plus de 29 GW. Question chiffre d'affaires, il est évalué à 2 Mrds € dans notre pays, alors qu'il est de 3,3 Mrds € en Italie, où 30.000 personnes sont salariées du secteur. L'étude estime que 10.000 postes seront toutefois créés d'ici à 2018 en France, suite au lancement des appels d'offres offshores.
L'exemple allemand
Troisième secteur en termes de chiffres (même s'ils accusent une baisse entre 2010 et 2011), la biomasse, particulièrement importante en Allemagne et dans l'Hexagone : au moins 46.000 emplois dans chaque pays, environ 10.000 ktep d'énergie primaire de part et d'autre du Rhin. Mais, si en Allemagne les chiffre d'affaires du secteur est évalué à 7,1 Mrds €, il n'est que de 1,7 Mrd € en France, loin derrière la Suède (4,5 Mrds €), l'Autriche (2,4 Mrds €) et la Finlande (2,1 Mrds €). L'étude EurObserv'ER note que, si la consommation des ménages français a baissé, la biomasse solide augmente considérablement dans le domaine de la chaleur, en raison du programme national soutenant financièrement les solutions de chaleur renouvelables pour l'habitat collectif. En tout, la filière européenne de l'énergie bois et de ses déchets emploie 274.000 personnes et son activité économique avoisine les 27,4 Mrds €, une véritable manne financière.
Géothermie et hydroélectricité en petite forme
Le marché de la géothermie européen, quant à lui, s'est élevé à 4,71 Mrds € en 2011, avec un effectif de 51.000 emplois. Là encore, la Suède et l'Allemagne s'illustrent avec une puissance installée de plus de 3.000 MWth chacune, et plus de 13.000 salariés dans chacun des deux pays. L'Italie mise pour sa part sur la production d'électricité grâce à la chaleur du sol et emploie plus de 6.000 personnes. En France, le secteur de la géothermie stagne avec 3.500 employés et des puissances installées qui n'ont quasiment pas varié entre 2010 et 2011 (17,2 MW électriques et 2.100 MW thermiques). Enfin, du côté de la petite hydroélectricité (installations d'une puissance inférieure à 10 MW), l'effectif frise les 24.000 personnes pour un chiffre d'affaires de 3,1 Mrds € dans toute l'Union. L'activité a connu une baisse, entre 2010 et 2011 (-4 %) principalement liée à un déficit pluviométrique. En France, l'activité n'est portée que par l'exploitation et la maintenance des installations existantes, le parc ne se développant pas. Il en résulte un effectif stable (2.500 salariés) et un chiffre d'affaires en forte baisse, à 300 M€.
Source Batiactu
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