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08/09/2012

Des filières de traitement qui coûtent chères


Fort heureusement, les professionnels du bâtiment ne sont pas tous aussi indélicats que ceux pointés du doigt par Patrick Deshayes, maire de Fossoy. Comment expliquer néanmoins ce phénomène récurrent de décharge sauvage sur le territoire ?
L'article L541-2 du Code de l'Environnement, relatif à l'élimination des déchets et à la récupération des matériaux, stipule que la gestion des déchets du BTP (gravats, béton, brique, tuiles, ardoises, plâtre…) est de la responsabilité de ceux qui les produisent ou les détiennent.
Pour le maire de Fossoy, ce serait le coût de traitement de ces déchets qui poserait problème. « À 7 € la tonne en moyenne, cela fait cher pour certains, souffle-t-il, ils se font pourtant grassement payer l'enlèvement des gravats sur un chantier. »
Les constructeurs de route recyclent
Les entreprises du BTP ont plusieurs solutions : les centres de traitement, les collecteurs et les déchetteries publiques. À Château-Thierry, la déchetterie intercommunale a fixé le prix à 20 € le m3 de gravats. Il existe cependant des conditions restrictives : l'apport doit tenir dans un utilitaire dont le PTAC ne dépasse pas les 3, 5 tonnes et ne pas dépasser les 2 m3 par semaine. Pour les gros chantiers, les entrepreneurs doivent donc faire appel à d'autres structures.
Certaines entreprises spécialisées dans la construction de voirie sont devenues expertes en recyclage des déchets inertes. RVM, par exemple, réexploite près de 230 000 tonnes de gravats par an dont les deux tiers proviennent de leurs propres chantiers. Le reste arrive de l'extérieur. « Nous acceptons gratuitement les gravats de nos clients, explique Olivier Tassan, directeur de RVM, pour les autres, c'est payant. » Sans nous donner les tarifs pratiqués, il assure être « beaucoup moins cher que la déchetterie de Château-Thierry ». Les gravats doivent néanmoins arriver triés sur leur base à Épaux-Bézu. « Nous ne reprenons que les pierres naturelles, le béton, l'enrobé, les briques et le carrelage », énumère le patron. Aux artisans et entrepreneurs d'éduquer leurs équipes à faire du tri sélectif.

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