Fort heureusement, les professionnels du bâtiment ne sont
pas tous aussi indélicats que ceux pointés du doigt par Patrick Deshayes, maire
de Fossoy. Comment expliquer néanmoins ce phénomène récurrent de décharge
sauvage sur le territoire ?
L'article L541-2 du Code de l'Environnement, relatif à
l'élimination des déchets et à la récupération des matériaux, stipule que la
gestion des déchets du BTP (gravats, béton, brique, tuiles, ardoises, plâtre…)
est de la responsabilité de ceux qui les produisent ou les détiennent.
Pour le maire de Fossoy, ce serait le coût de traitement de
ces déchets qui poserait problème. « À 7 € la tonne en moyenne, cela fait cher
pour certains, souffle-t-il, ils se font pourtant grassement payer l'enlèvement
des gravats sur un chantier. »
Les constructeurs de route recyclent
Les entreprises du BTP ont plusieurs solutions : les centres
de traitement, les collecteurs et les déchetteries publiques. À
Château-Thierry, la déchetterie intercommunale a fixé le prix à 20 € le m3 de
gravats. Il existe cependant des conditions restrictives : l'apport doit tenir
dans un utilitaire dont le PTAC ne dépasse pas les 3, 5 tonnes et ne pas
dépasser les 2 m3 par semaine. Pour les gros chantiers, les entrepreneurs
doivent donc faire appel à d'autres structures.
Certaines entreprises spécialisées dans la construction de
voirie sont devenues expertes en recyclage des déchets inertes. RVM, par
exemple, réexploite près de 230 000 tonnes de gravats par an dont les deux
tiers proviennent de leurs propres chantiers. Le reste arrive de l'extérieur. «
Nous acceptons gratuitement les gravats de nos clients, explique Olivier
Tassan, directeur de RVM, pour les autres, c'est payant. » Sans nous donner les
tarifs pratiqués, il assure être « beaucoup moins cher que la déchetterie de
Château-Thierry ». Les gravats doivent néanmoins arriver triés sur leur base à
Épaux-Bézu. « Nous ne reprenons que les pierres naturelles, le béton, l'enrobé,
les briques et le carrelage », énumère le patron. Aux artisans et entrepreneurs
d'éduquer leurs équipes à faire du tri sélectif.
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