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28/08/2012

Verrerie de la Rochère : L’électricité sous verre


Plus vieille verrerie de France, La Rochère (70) sait aussi s’entourer pour être à la pointe. Et mettre les panneaux photovoltaïques sous verre.

On parle depuis quelques jours du renchérissement du tarif de l’électricité. Plus 50 % à l’horizon 2020 nous promet-on. À Passavant-la-Rochère, en Haute-Saône, on met depuis cette année les panneaux photovoltaïques sous verre. « Les panneaux sont en général garantis 25 ans. Avec notre tuile de verre, comme le matériau est inaltérable, on peut considérer que le panneau est à l’abri de l’usure », explique Eric Zannoni, le directeur commercial Bâtiment de l’entreprise familiale.

Seul fabricant européen de tuiles de verre, l’entreprise de Passavant voyait ses ventes s’effriter dans ce domaine. « Comme on isole de plus en plus, il ne restait que les applications extérieures de ces tuiles. Pergola, terrasse, véranda ». Dommage, lorsque l’on sait que 85 % des tuiles du marché peuvent être reproduites en biscuit de verre dans les ateliers haut-saônois.

Il y a eu alors une rencontre entre trois ingénieurs d’Aix-les-Bains et l’entreprise. « On leur a dit allez-y les yeux fermés. Nous, on vend la tuile de verre et ça redynamise notre marché, eux développent leur société », poursuit le directeur commercial. Surtout, La Rochère, grâce à son poids et son antériorité, a pu faire développer directement par 3M un silicone spécifique pour garantir adhérence entre panneau et tuile sans affecter les propriétés de l’un et de l’autre.
Simple à installer

In situ, soit sur les toits, l’application très pratique de ce procédé permet de remplacer une tuile de terre par un élément de verre d’un geste simple. Pas besoin d’être électricien, « on redonne du travail aux couvreurs », comme avec les 25 toitures déjà équipées de ces tuiles high-tech. « Elles sont juste reliées entre elles par un câble, montées en série ». Simplissime. Lumineux également, si un des éléments des 30 m² qu’il faut compter pour habiller un toit (20.000 € environ pour une installation complète) est défectueux, les autres ne sont pas shuntés. La tuile défaillante est indiquée sur un boîtier électronique ». Il suffit alors de la changer.

Reste désormais à la jeune société Luxol à développer une application pour rendre les maisons équipées en tuiles La Rochère autonomes en énergie. « L’avenir », comme on dit dans cette start-up.
Séduire les architectes

Comme une nouveauté chasse l’autre, la verrerie nichée au pied des Vosges est déjà au développement d’une autre application de ses compétences : une brique de verre thermique. Pavé disponible pour réaliser le mur extérieur d’une construction avec un coefficient de déperdition énergétique acceptable. « On savait faire déjà une brique de verre extérieure qui n’avait qu’un coefficient de 3. Là, on passe à 1,49 de coefficient K, celui de la perte d’énergie par m² ». Presque l’équivalent d’un double vitrage.

Pour parvenir à cette propriété, la brique de verre est composée de quatre feuilles et trois cavités. Deux en air raréfié à 0,6 bar pour les extérieurs et une gonflée d’argon, au centre, plus isolante que l’air. « On arrive à la réglementation thermique RT 2012 même si le pavé de verre n’y est pas décrit ». Mais en faisant cet effort, Eric Zannoni espère bien séduire les architectes présents en octobre au salon Archi@works. Après Jean Nouvel qui a construit en pavés de verre une maison de retraite pour artistes à Rueil-Malmaison, c’est ce public plus large, prescripteur de matériaux, qui est visé par La Rochère. Qui poursuit les applications de son savoir verre.
Source Vosges Matin par Walérian KOSCINSKI

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