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18/07/2012

Tuilerie Monier de Signy : Montebourg et Huré au créneau


Confrontée à une baisse des commandes, la tuilerie ardennaise doit ralentir sa production.

SIGNY-L'ABBAYE (Ardennes). Par courriers interposés, Arnaud Montebourg et Benoît Huré interviennent à leur tour dans le dossier de la tuilerie Lafarge-Monier, à Signy-l'Abbaye. Mais si les deux hommes traitent du même sujet, leur ton est par contre assez dissemblable…
 
ETANT intervenu auprès du ministre du Redressement productif à la demande d'une partie des 90 salariés de la tuilerie signacienne sur la situation de l'entreprise Monier qui, à cause d'une diminution d'activité, va procéder à une réduction de ses équipes de production de quatre à trois, à la rupture de contrats de dix intérimaires et à un allongement de l'arrêt d'activité du mois d'août, le jeune militant socialiste Jean-Baptiste Touchon a reçu une réponse d'Arnaud Montebourg.
Le chef de cabinet du nouveau ministre a envoyé un courrier à l'ancien candidat socialiste aux cantonales. Dans cette missive, Christophe Lantoine fait savoir qu'Arnaud Montebourg a demandé à Mme Simone Mielle, récemment nommée commissaire au Redressement productif en Champagne-Ardenne de se saisir de la situation de la PME ardennaise.
Par ailleurs, il a été rappelé à Jean-Baptiste Touchon les deux missions principales de Mme Mielle. A savoir : primo, l'animation d'une cellule régionale de veille et d'alerte précoce pour identifier et prévenir les difficultés des entreprises de la région.
Secondo, de soutenir les entreprises de moins de 400 salariés « battant de l'aile » et de travailler avec les mandataires de justice pour leur proposer des solutions efficaces et pérennes.
A cet effet, ils devront formuler des recommandations en matière de mobilisation des dispositifs publics de soutien aux entreprises, voire d'étalements fiscaux et de participation par les partenaires de l'entreprise à la solution de sauvetage.
Des recommandations qui intéresseront sûrement les salariés employés dans des sociétés qui traversent actuellement une mauvaise passe.

« Mouche du coche »

Jean-Baptiste Touchon a reçu un second courrier dans sa boîte, au ton nettement plus cassant, signé cette fois de Benoît Huré, lequel rappelle tout d'abord que « le conseil général n'a ni l'habitude, ni l'intention, ni les moyens juridiques de s'immiscer dans la gestion et le fonctionnement d'une entreprise privée. Aujourd'hui personne ne peut ignorer la réalité de la conjoncture financière et économique. Faire semblant de la découvrir pour ameuter une opinion publique sans doute plus consciente que vous-même des réalités difficiles du moment, c'est au minimum se faire de la publicité à bon compte ou bien croire vos concitoyens plus naïfs qu'ils ne le sont. » De la même façon, pour le président du conseil général, « tenir comme vous le faites des propos alarmistes sous le couvert d'un mandat de quelques membres du personnel et délégués syndicaux du site Monier ne fait que jeter le trouble et le discrédit sur l'entreprise. Vous ne servez ainsi les intérêts ni immédiats ni futurs des salariés. »
S'agissant des aides publiques reçues par Lafarge-Monier, Benoît Huré rappelle à son interlocuteur que l'implantation de cette tuilerie dans les Ardennes a permis de créer « près d'une centaine d'emplois bienvenus dans le contexte local. Il y avait d'autres sites en concurrence, avec des montants d'aides publiques qui n'auraient pas été moindres. A ce jour Monier, malgré la survenue de la crise, a plus que rempli son contrat vis-à-vis des financeurs publics. Comme prévu initialement, les procédures de demande d'ouverture et d'exploitation d'une nouvelle carrière sur les terrains mis en réserve ont été engagées. Chacun comprendra que c'est de l'amélioration globale de la conjoncture que dépendra l'accroissement des commandes et des volumes à produire. Je considère pour ma part que, jusqu'à nouvel ordre, vous n'êtes ni expert industriel, ni porteur d'aucun mandat public et que vous ne représentez donc que vous-même dans votre appréciation des faits. Votre agitation relayée par la presse locale aurait pu se comprendre pendant la campagne des élections cantonales de 2011. Les électeurs ont tranché et les prochaines échéances interviendront au plus tôt en 2015, voire en 2017. Ce n'est donc pas avant plusieurs années que vous pourrez ambitionner d'être le sauveur de Signy-l'Abbaye, voire des Ardennes. En attendant, vos prises de positions comme celle concernant la tuilerie Monier risquent de ne vous faire apparaître que comme une mouche du coche. »

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