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14/07/2012

L'architecture antique de l'Afrique du Nord sous l'influence des "techniques hellénistiques"


« Architecture romano-africaine : techniques et formes originales », tel était l’intitulé d’une conférence organisée au Bastion 23, le mercredi 20 juin. Animée par Roger Hanoune, maître de conférence honoraire (archéologie romaine) à l’Université Lille 3. « L’architecture antique en Afrique du Nord s’est inspirée de techniques hellénistiques » selon Roger Hanoune. La conférence a été organisée par le Centre National de Recherche en Archélogie(CNRA).

Roger Hanoune a avancé durant la conférence que « jusque-là on pensait que les constructions antiques en Afrique du Nord se sont inspirées des romains», mais le conférencier réfute cette thèse. « L’architecture romaine a eu recours à des matériaux de construction artificielles par contre les constructions qu’on trouve dans les Cités antiques nord africaines utilisaient des matériaux de constructions naturelles. Des briques en pierre, de la terre cuite… », précise M Hanoune.

Roger Hanoune pour conforter sa thèse cite d’autres exemples de procédés architecturaux en Afrique du Nord. Il évoque pour cela la disposition de grandes piles qui de l’extérieur paraissent comme un mur  en grand  appareil. Mais de l’intérieur on se rend compte qu’il y a un remplissage fait de demi blocs, à Zama (Tunisie), Tébessa (Algérie), Tell Dan (Palestine)…

L’archéologue avance que ces constructions inspirées de « techniques grecques » ont réapparu « à la fin de l’antiquité pour des raisons qui m’échappe »précise-t-il.

Le monde hellénistique a ainsi exporté ses techniques dans plusieurs pays, selon Roger Hanoune, y compris vers  la France. En effet, durant l’époque romaine, en Afrique du Nord, on assistait  « à l’alternance de la disposition de blocs de façons verticales et horizontales ». Le spécialiste évoque Chartres à titre d’exemple ou encore le quartier latin à Paris, la Sicile de coté de la ville  antique ou encore à Pompéi en Italie…

« Il faut remettre à Juba II ce qui n’appartient pas à César »

L’assistance s’est beaucoup attardée sur les appellations durant le débat. « A la veille des cinquante ans d’indépendance de l’Algérie, il est temps de  réutiliser les concepts  en matière d’Histoire car quand on parle de la France on dit période gallo-romaine mais quant on parle de l’Algérie, on parle de la période romaine tout court » dira à son tour Hamid Billek, le modérateur de la conférence avant d’ouvrir le débat.

L’assistance formée essentiellement de spécialistes a versé dans le même sens, notamment Yacine Si Ahmed, anthropologue et méditerraneiste qui a parlé d’ «  une confusion totale dans les appellations des époques qu’a traversées l’Algérie ». « Le cas de Tipaza est flagrant dans ce sens »dira-t-il. Car « c’est Juba II qui a construit la ville antique de Cherchell et non les romains  » réplique-t-il à l’adresse du conférencier.

« C’est que même les historiens algériens perpétuent ces confusions. On n'évoque jamais l’ère d’avant l’annexion de l’Afrique du Nord au royaume romain » s’est –il interrogé. Avant de dire : « il faut remettre à Juba II ce qui n’appartient pas à César en parlant de la construction de la Cité antique de Cherchell ».
Source El Watan par Hamida Mechaï

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