À Blajan, dans le Boulonnais et chez nos voisins Gersois ou
du Magnoac, l'annonce du projet de fermeture de la tuilerie inquiète tout le
monde, et en premier lieu le maire et les employés. Il signerait la fin de
l'aventure industrielle de Blajan, qui avait commencé avec les soieries. La
terre et la tuile sont les symboles historiques de Blajan.
Imérys prétend pouvoir proposer à chacun un emploi sur ses
autres sites de Saint-Geours, Colomiers ou Dhalempin, tout au Nord. Mais cela
obligerait les employés à déménager alors que leur vie est ici et que leurs
enfants vont à l'école à Blajan ou à côté. On peut alors se demander ce que va
devenir le village, dans une région où le taux de chômage est déjà le plus fort
de Midi-Pyrénées.
L'impact sur le village
Actuellement, 62 enfants sont scolarisés à Blajan sur les
trois cycles. Les pères d'une dizaine d'entre eux travaillent à la tuilerie. Un
effectif ramené à une cinquantaine d'élèves menacerait à coup sûr le maintien
des trois classes sur le long terme.
Pour Agnès et Didier Biancone, gérants la boulangerie
pâtisserie, « l'impact serait immédiat. Nous avons de nombreux clients parmi
les familles des employés. Ils n'habitent pas forcément ici, mais passent et se
servent chez nous. Pour les tournées, la vente va aussi diminuer. Pourrons-nous
alors garder tout notre personnel ? ». Que dire aussi de l'avenir du
multiservice, de la coiffeuse, du bureau de tabac ou des artisans ?
Quant à la commune, elle pourrait alors repasser à moins de
500 habitants et la perte de ses revenus entraînerait forcément de coupes
claires dans le budget. La commune et la communauté des communes perdraient
chacune 15 000 euros de contribution foncière des entreprises (CFE) et de TVA
entreprise. Un trou conséquent dans un budget communal.
Enfin, quid de la carrière ? Pour le maire Jean-Bernard
Castex, « notre matière première, l'argile, doit apporter de la valeur ajoutée
sur place. C'est le plus économique, le plus écologique et le plus juste. Nous
ne sommes pas une région du tiers-monde où l'on puise allègrement la matière
première pour la valoriser ailleurs. Il n'est pas question qu'elle parte sur un
autre site. »
Blajan. L'histoire de la tuilerie
Source La Dépêche
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