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09/05/2012

Blajan. L'avenir de la tuilerie réveille les inquiétudes


À Blajan, dans le Boulonnais et chez nos voisins Gersois ou du Magnoac, l'annonce du projet de fermeture de la tuilerie inquiète tout le monde, et en premier lieu le maire et les employés. Il signerait la fin de l'aventure industrielle de Blajan, qui avait commencé avec les soieries. La terre et la tuile sont les symboles historiques de Blajan.

Imérys prétend pouvoir proposer à chacun un emploi sur ses autres sites de Saint-Geours, Colomiers ou Dhalempin, tout au Nord. Mais cela obligerait les employés à déménager alors que leur vie est ici et que leurs enfants vont à l'école à Blajan ou à côté. On peut alors se demander ce que va devenir le village, dans une région où le taux de chômage est déjà le plus fort de Midi-Pyrénées.
L'impact sur le village

Actuellement, 62 enfants sont scolarisés à Blajan sur les trois cycles. Les pères d'une dizaine d'entre eux travaillent à la tuilerie. Un effectif ramené à une cinquantaine d'élèves menacerait à coup sûr le maintien des trois classes sur le long terme.

Pour Agnès et Didier Biancone, gérants la boulangerie pâtisserie, « l'impact serait immédiat. Nous avons de nombreux clients parmi les familles des employés. Ils n'habitent pas forcément ici, mais passent et se servent chez nous. Pour les tournées, la vente va aussi diminuer. Pourrons-nous alors garder tout notre personnel ? ». Que dire aussi de l'avenir du multiservice, de la coiffeuse, du bureau de tabac ou des artisans ?

Quant à la commune, elle pourrait alors repasser à moins de 500 habitants et la perte de ses revenus entraînerait forcément de coupes claires dans le budget. La commune et la communauté des communes perdraient chacune 15 000 euros de contribution foncière des entreprises (CFE) et de TVA entreprise. Un trou conséquent dans un budget communal.

Enfin, quid de la carrière ? Pour le maire Jean-Bernard Castex, « notre matière première, l'argile, doit apporter de la valeur ajoutée sur place. C'est le plus économique, le plus écologique et le plus juste. Nous ne sommes pas une région du tiers-monde où l'on puise allègrement la matière première pour la valoriser ailleurs. Il n'est pas question qu'elle parte sur un autre site. »
Blajan. L'histoire de la tuilerie

D'après Guy Pierre Souverville, fondateur de la Société études et recherches du Nébouzan, « la tradition de l'exploitation de l'argile pour fabriquer des briques et des tuiles à Blajan remonte au Moyen Âge. La tuilerie Laurenties a retenu en Nébouzan un grand nombre de familles. Sans elle, c'est toute une génération qui aurait prématurément fui notre petite région ». Depuis sa création en 1850, cette usine a toujours été la fierté des Blajanais et s'était attachée à mettre en place des techniques de production sans cesse améliorées ; elle a fabriqué tout au long de son histoire quasiment tous les produits issus de la cuisson de l'argile et employait dans les années 1960 plus de 350 personnes. En situation de liquidation judiciaire dans les années 1980, et après le licenciement des employés en 1981, elle a été rachetée par les établissements Gélis de Colomiers, puis revendue au groupe Imérys en 1990.
Source La Dépêche

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