«ON est dans le pays de la terre cuite, quand même ! » A
Pargny-sur-Saulx, le directeur d'Imerys, Nicolas Martin, s'inquiète de voir des grands bâtiments de la région être équipés de toiture végétalisée ou en zinc.Il fait référence à la maison de santé inaugurée le 17 mars dernier à Vanault-les-Dames. Un bâtiment recouvert d'une toiture végétalisée. Tout comme au groupement scolaire d'Heiltz-le-Maurupt. Et à Sermaize-les-Bains, le projet de reconstruction du collège prévoit une toiture en… zinc. La goutte d'eau qui a fait déborder le vase. À tel point que le directeur du site pargnysien d'Imerys a réuni élus, fonctionnaires du conseil général et architectes autour d'une table. Objectif avoué : « faire la promotion des produits » de l'entreprise. Le groupe Imerys fabrique un million de tonnes de tuiles. L'usine pargnysienne, 10 %. Elle emploie 170 personnes. « Nous développons plus de 60 modèles et une centaine de coloris. Il y en a pour tous les goûts ! » assure Dominique Ferry, responsable prescription. Photos à l'appui, il montre des tuiles solaires photovoltaïques fabriquées depuis 2002. Histoire de lutter contre les idées reçues : « la tuile, c'est ringard ! »
Autre argument choc exhibé : les résultats de l'étude réalisée il y a trois ans par l'association Promotoit qui réunit 8 fabricants spécialistes de la toiture, dont Imerys. Ils révèlent qu'une « toiture en pente aménagée augmente la capacité du logement et optimise la consommation totale d'énergie primaire ». « En clair, mieux vaut refaire sa toiture et habiller les combles qu'étendre la surface au sol », a résumé Dominique Ferry.
« Donner un signal financier »
Très vite, le projet de construction du collège de Sermaize-les-Bains est revenu sur la table. « Pourquoi avez-vous opté pour une couverture en zinc ? » ont demandé les élus aux architectes chargés du projet. « Le toit en zinc correspond davantage dans l'esthétique général du bâtiment contemporain. Il retombera sur une partie de la façade, leur a répondu Frédéric Coqueret, architecte associé à l'agence BLP Architecte basé à Reims. La toiture en tuile, même si elle demeure moins chère qu'une couverture en zinc, n'est pas la réponse qui s'impose dans tous les contextes… »
« On est sur un territoire qui a beaucoup de problèmes sociaux. C'est important de donner un signal, pas seulement visuel mais également financier, a déclaré le conseiller général du canton de Thiéblemont-Farémont, Bruno Botella. C'est le rôle du conseil général, dans chacun des investissements qu'il fait, de promouvoir l'économie locale dans lequel le bâtiment doit s'intégrer ». « Cela me touche de ne pas voir des tuiles de Pargny-sur-Saulx sur le toit de l'établissement scolaire, a ajouté Roland Leclere, maire de cette commune de 2 000 habitants. Il y a trente ans, 1 500 ouvriers étaient répartis sur trois sites. Aujourd'hui, ils sont 170 sur un seul site. Il faut penser préserver l'entreprise sinon des emplois vont partir… » « La population en parle et se sent concernée », a insisté Michel Journet, président de la communauté de communes Saulx et Bruxenelle. Après la visite d'Imerys, les architectes ont confirmé qu'ils étaient prêts à retravailler leur projet en y intégrant cette fois la tuile. A suivre donc.
Source L'Union par Stéphanie GRUSS
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