Avec la crise de 2008, l'ancienne filiale de Saint-Gobain
s'est profondément restructurée. Elle aborde du coup le ralentissement
économique de manière opportuniste.
Les très rares LBO, même secondaires, qui ont pris leur
restructuration financière à bras-le-corps dès 2008 abordent 2012 en situation
de force, voire opportuniste.
C'est le cas de Terreal, dont le dirigeant Hervé Gastinel
tient la barre depuis 2000. Ce dernier n'exclut pas un recul de l'activité en
2012. « Nous nous préparons à une année plus difficile, explique-t-il. Dans ce
cas, nous réactiverons, sans sacrifier l'emploi, les ajustements opérationnels
que nous avons menés en 2009, de mobilité interne, d'évolution des régimes de
travail avec des arrêts francs de production et le recentrage de nos efforts
vers les usines les plus performantes. Notre structure financière ayant été
entièrement révisée il y a trois ans, nous avons redressé la barre et le
recours à de nouveaux financements n'apparaît pas nécessaire aujourd'hui. »
« La dynamique reste forte »
Mais la tendance pessimiste n'est pas avérée. « Notre
chiffre d'affaires a progressé à un rythme à deux chiffres au mois de janvier,
la dynamique du bâtiment reste forte et le nombre des autorisations de
construction est toujours en légère progression. » C'est même au contraire,
relève-t-il, l'heure de saisir des opportunités. « Nous sommes à un point
plutôt bas du cycle. C'est le moment de se renforcer. » D'ici à quelques mois,
Hervé Gastinel compte soumettre à ses actionnaires des projets d'acquisition de
fabricants de matériaux à performance énergétique.
A quoi attribue-t-il ce retournement depuis 2008 ? « Nous
avons mené un véritable travail de restructuration, grâce à la conversion de
moitié des créances bancaires [en quasi-capital, NDLR]. Quand la dette devient
trop élevée, il faut soit passer par un abandon de créances ou, si les banques
croient à l'entreprise, qu'elles en deviennent coactionnaires. » Avec le recul,
l'ancien responsable du plan et de la stratégie de Saint-Gobain juge que le
modèle du LBO n'est pas en cause, « si le financement est adapté au profil de
rentabilité de l'entreprise ».
L'ancienne filiale de Saint-Gobain, passée en 2003 entre les
mains de Carlyle et Eurazeo pour 514 millions d'euros, puis deux ans plus tard
chez LBO France pour 816 millions, ne devrait pas changer de mains avant trois
ans. « La renégociation financière en 2009 a conduit à repousser les échéances
de remboursement de la dette d'acquisition à 2015. Un nouveau projet de cession
peut donc attendre le retour de la croissance de l'environnement économique »,
indique le dirigeant.
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